Le gouvernement a condamné mercredi les actes de dégradation survenus après l'immolation d'un étudiant à Lyon, affirmant par la voix de sa porte-parole Sibeth Ndiaye que "rien" ne pouvait "justifier que des violences puissent être commises malgré l'événement tragique".
"Il faut se refuser à toute instrumentalisation politique" sur ce sujet, a ajouté Mme Ndiaye à l'issue du Conseil des ministres, en soulignant également que l'exécutif avait "pris toute la mesure de ce drame" et que "dès le lendemain de cet acte terrible, (la ministre de la Recherche) Frédérique Vidal s'est rendue sur place".
Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi un geste "tragique" et a demandé au gouvernement "la plus grande vigilance et le meilleur accompagnement possible" de l'étudiant qui s'est immolé par le feu la semaine dernière, a ajouté la porte-parole en soulignant "l'empathie, la compassion exprimée par le président de la République".
"Le gouvernement a évidemment pris à bras le corps le sujet de la précarité étudiante et de l'accompagnement à la réussite des études de l'ensemble des étudiants", a-t-elle insisté en rappelant notamment la hausse de 1,1% des bourses sur critères sociaux qui sont à destination des étudiants, ce qui représente un effort budgétaire de 46 millions d'euros supplémentaires pour l'année 2019-2020.
L'immolation d'un étudiant et son message interpellant les pouvoirs publics sur la précarité ont été mardi au centre de rassemblements qui se sont soldés par des incidents à Lyon, Lille et Paris.
"Il est toujours très difficile de déterminer ce que sont les motivations qui président à un acte de désespoir de cette nature, donc je pense qu'il faut vraiment prendre les choses avec beaucoup de précaution et se refuser à toute instrumentalisation politique dans un sens comme dans un autre", a mis en garde Mme Ndiaye.
L'université Lyon 2, où étudiait le jeune homme qui s'est immolé par le 8 novembre, a été de nouveau fermée pour la journée mercredi après des blocages menés par des étudiants protestant contre la précarité.
Brûlé à 90%, le jeune homme était toujours mardi entre la vie et la mort à l'hôpital Edouard Herriot de Lyon, selon des sources syndicales qui n'avaient pas reçu de nouvelles informations mercredi.