Eugénie Eboué-Tell (1891-1972) n’est pas seulement la femme de Félix Eboué, l’homme qui a fait du Tchad le premier territoire rallié à la France Libre du Général de Gaulle en 1940. Cette année-là, cette Guyanaise de 49 ans, décide de s’engager dans les Forces françaises libres féminines et sert comme infirmière à l’hôpital militaire de Brazzaville, au Congo, capitale de la France libre.
Elle est condamnée à mort par contumace par le gouvernement de Vichy pour avoir rejoint la Résistance. La victoire des Alliés change le cours de sa vie. Eugénie Eboué-Tell reçoit des dizaines de médailles pour son engagement dans la Résistance dont une Croix de Guerre et une Médaille de la Résistance.
Elle prône l’apaisement face aux insurrections anti-coloniales
En 1944, Eugénie Eboué-Tell s’engage en politique, dans les rangs socialistes. Un an plus tard, elle est élue maire de Grand-Bourg en Guadeloupe. Le 15 décembre 1946, elle entre au Conseil de la République, le Sénat de l’époque.
En 1947, Eugénie Eboué-Tell prône l’apaisement après l’insurrection des indépendantistes à Madagascar qui a conduit à des massacres de colons et à une forte répression de l’armée française.
La défense de l’Outre-mer
Fidèle au général de Gaulle, Eugénie Eboué-Tell bascule dans les rangs gaullistes du Conseil de la République à partir de 1948. Durant son mandat, elle se soucie de l’évolution des droits dans les nouveaux départements d’Outre-mer, anciennes colonies.
Elle intervient dans les débats sur l’extension de la Sécurité sociale en Outre-mer, sur la condition des fonctionnaires, et la fiscalité locale dans ces départements. En 1951, elle devient vice-présidente de la Commission de la France d’Outre-mer.
Deux ans plus tard, Eugénie Eboué-Tell quitte le Conseil de la République pour l’Assemblée de l’Union Française, institution qui rassemble la métropole, les départements d’Outre-mer et les colonies.
Eugénie Eboué-Tell termine sa carrière politique à la direction de l’Alliance internationale des Femmes, organisation féministe internationale.