Europacity: des centaines d’opposants à l’arrivée de la marche à Matignon
Ils étaient une centaine au départ de leur marche vendredi et ont terminé à plusieurs centaines près de Matignon samedi: les...

Europacity: des centaines d’opposants à l’arrivée de la marche à Matignon

Ils étaient une centaine au départ de leur marche vendredi et ont terminé à plusieurs centaines près de Matignon samedi: les...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ils étaient une centaine au départ de leur marche vendredi et ont terminé à plusieurs centaines près de Matignon samedi: les opposants au projet de mégacomplexe Europacity ont fait entendre leur voix, alors que le gouvernement se penche sur le sujet.

"On est fatigués, on a mal aux pieds, mais on est contents", sourit Dominique Damour, administratrice du CPTG, un collectif d'opposants.

Les manifestants étaient partis à pieds vendredi matin du "triangle de Gonesse" (Val-d'Oise), terres agricoles où doit s'implanter d'ici 2027 ce grand centre de commerces et de loisirs. Ils ont achevé leur marche samedi en fin d'après-midi près des bureaux du Premier ministre.

Une délégation a demandé à être reçue à Matignon, sans succès.

"On nous a renvoyé vers la ministre de l'Environnement", Élisabeth Borne, explique aux manifestants, Bernard Loup, chef de file des opposants.

La ministre a mené ces dernières semaines une vaste consultation, en recevant tous les acteurs de ce projet controversé, dont les opposants.

"Des rumeurs évoquent un abandon d'Europacity", poursuit Bernard Loup, "mais rien n'a été dit, ne crions pas victoire", ajoute-t-il.

Outre l'abandon d'Europacity, les opposants réclament aussi le report du chantier de la gare de métro qui doit desservir la zone, l'arrêt de l'ensemble des projets d'urbanisation du site et demandent la "préservation des terres agricoles".

Parmi les manifestants, des élus, dont Julien Bayou, conseiller régional et porte-parole du parti EELV. Chrystelle, engagée dans un mouvement citoyen à Bagnolet, est venue de Seine-Saint-Denis, le département voisin. "On est tout béton chez nous aussi. Il faut qu'on arrête ces dérives", dit-elle.

"Les terres, il y en a plus beaucoup", ajoutent Françoise et Jean, un couple de retraités du Val-d'Oise. Françoise, fille d'agriculteur, a vu les terres où travaillait son père être peu à peu "bétonnées". "Maintenant c'est une zone industrielle, une autoroute, des logements".

"On aimerait avoir une agriculture de proximité", poursuivent-ils, convaincus de la viabilité de Carma, le projet alternatif des opposants.

Ces derniers ont balayé les mesures "écologiques" présentées vendredi par les promoteurs d'Europacity, qui se sont notamment engagés à recréer des espaces naturels en compensation de la construction du complexe.

"Du greenwashing", raille Bernard Loup. Une accusation qui fait bondir Europacity: "on ne va pas faire semblant de planter 4.000 arbres ou de recréer 80 hectares de nature en Ile-de-France. Tout sera vérifié par les structures de l'Etat", rappelle David Lebon, directeur du développement.

Bernard Loup a aussi fustigé les arguments avancés par les élus locaux, qui ont fait bloc vendredi autour des promoteurs, en défendant un projet "essentiel" pour cette zone défavorisée. "Arrêtons d'utiliser les difficultés sociales du territoire pour un projet inutile", martèle l'opposant.

Partager cet article

Dans la même thématique

Europacity: des centaines d’opposants à l’arrivée de la marche à Matignon
4min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : comment un amendement voté par le Sénat permet aujourd’hui aux juges de mettre l’ancien Président en prison

[Info PublicSenat.fr] La condamnation de Nicolas Sarkozy à 5 ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé et exécution provisoire, prononcée par le tribunal de Paris, impose à l’ancien chef de l’Etat d’aller en prison. Largement critiquée par les LR, cette mesure vient pourtant de l’application d’un amendement Renaissance, adopté avec le soutien de la droite sénatoriale, en 2018.

Le

SIPA_ap22985825_000041
3min

Politique

Condamnation de Nicolas Sarkozy : Patrick Kanner écrit à Gérard Larcher pour pointer sa « regrettable prise de position » sur l’exécution provisoire

Le président du groupe PS du Sénat, Patrick Kanner, a écrit au président du Sénat pour exprimer son désaccord sur des critiques formulées par le sénateur LR des Yvelines sur l’exécution provisoire, qui va mener Nicolas Sarkozy en prison. Son groupe ne veut « pas participer à cette mise en cause qui, finalement, fragilise l’équilibre de nos institutions ».

Le

SIPA_01142444_000056
4min

Politique

Immigration : 86 % de profils dangereux dans les centres de rétention administrative, selon un rapport du Sénat

La promesse du gouvernement en 2023 de doubler la capacité des centres de rétention administrative (CRA) pour atteindre 3 000 places en 2027 ne sera pas tenue. C’est ce qui ressort d’un rapport de la sénatrice LR Marie-Carole Ciuntu, rapporteure spéciale de la mission immigration qui relève que les CRA sont « le moyen le plus sûr » d’exécuter les mesures d’éloignement.

Le