Europe Hebdo : comment les ports français vont survivre au Brexit ?

Europe Hebdo : comment les ports français vont survivre au Brexit ?

Les ports français, notamment dans la région des Hauts-de-France, craignent un « no deal » à l'issue des dernières négociations du Brexit. Une peur qui grandit à mesure que les cinq derniers mois avant la sortie Britannique s'écoulent, car leur stabilité économique à venir est incertaine. Samia Dechir s'est rendue dans le port de Calais et à Aubigny-sur-mer pour comprendre comment la France se prépare au changement et pour échanger avec les différents acteurs du maritime qui seront touchés par le Brexit. 
Public Sénat

Par Juliette Beck

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

À l’approche de la date butoir de la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, les négociations avance puisque 90 % du chemin a été fait, pour les 10 % restants beaucoup craignent le « no-deal ». Comment l’Union européenne se prépare-t-elle au Brexit ? Et quel sera le sort réservé aux ports français ? Trois invités sont sur le plateau d’Europe Hebdo pour évoquer ces questions.

La région des Hauts-de-France est la première façade portuaire maritime française, mais aujourd'hui face à un Brexit « hard » elle pourrait se voir retirer ce titre au profit des ports belges ou néerlandais. La question Irlandaise qui reste aujourd'hui insolvable par les 27, pourrait voir la route maritime actuelle totalement redessinée, provoquant un bouleversement conséquent pour les acteurs portuaires français et l'économie locale. 

port.jpg

Alain Cadec, eurodéputé du Parti populaire européen et président de la Commission pêche estime que l'impact d'un tel scénario sera important : « l'impact va être important, ce qui nous inquiète nous Français, c'est le fait que la Commission européenne est complètement oubliée, volontairement sans doute, les ports français dans le cadre des nouveaux échanges que l'on pourra avoir avec l'Irlande et je pense évidemment à Brest, Cherbourg ou au Havre. Parce que la route prévue par la Commission européenne, le corridor, irait d'Irlande, de Cork à Dublin et irait directement à Anvers ou à Rotterderdam et cela nous paraît politiquement inacceptable et stratégiquement incompréhensible ».

Mais cette inquiétude que tous partagent risque bel et bien de se concrétiser si les membres de l'Union Européenne ne trouvent pas de compromis et se retrouvent dans la situation critique du « no deal ». Karima Delli également députée européenne au sein du groupe des Verts souhaite vraiment qu'un « deal » soit trouvé car il est nécessaire : « Si on a un deal ça veut dire que l'on va pouvoir négocier une période de transition. Durant cette période, on va pouvoir équiper nos ports sur le volet sanitaire, sur le volet vétérinaire et sur le volet administratif. Nos ports français ont besoin d'espace, deuxièmement il nous faut de l'investissement, il n'est pas normal que des régions qui ont subi des crises subissent de plein fouet les conséquences du Brexit. C'est pour ça que je demande un fond d'indemnisation pour ces régions qui vont devoir s'adapter ». 

Le risque est réel aujourd’hui pour les ports français et le constat des observateurs et de Karima Delli est clair : « Si demain on met tout sur le port d'Anvers ce sont les ports français qui mettront la clés sous la porte ». 

Dans la même thématique

Europe Hebdo : comment les ports français vont survivre au Brexit ?
3min

Politique

« Si tout le monde n’a pas le doigt sur la couture, Jean-Luc Mélenchon veut casser la Nupes ? », interroge Yannick Jadot

Yannick Jadot continue de s’opposer à Jean-Luc Mélenchon sur la constitution d’une liste commune à la Nupes pour les élections européennes de 2024. Les verts entendent porter leurs propres couleurs dans un scrutin qui leur est traditionnellement favorable, sans remettre en cause pour autant la nécessité d’une union de la gauche en 2027.

Le

Europe Hebdo : comment les ports français vont survivre au Brexit ?
3min

Politique

Retraites : « Certains pensaient avoir élu Rocard, ils ont Giscard pour l’arrogance et Sarkozy pour la brutalité »

Invité de la matinale de Public Sénat, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot estime qu’Emmanuel Macron « a usé de tous les contournements » pour faire adopter la réforme des retraites. En marge d’une 14e journée de mobilisation, il espère que la proposition de loi d’abrogation qui sera discutée jeudi à l’Assemblée pourra aller jusqu’au vote.

Le

Paris: Debat reforme des retraites au Senat
11min

Politique

Elections sénatoriales 2023 : EELV espère « renforcer le groupe écologiste de quelques sièges »

Alors qu’un tiers du groupe écologiste est renouvelable, soit 4 sièges sur 12, son président, Guillaume Gontard, n’a pas d’inquiétude pour le conserver. EELV mise notamment sur Paris et la Loire-Atlantique pour gagner deux ou trois sièges. Mais la division à gauche pourrait compliquer les choses. Beaucoup dépend de l’issue des discussions avec le PS.

Le