Europe : une démocratie à géométrie variable
Si l’Union Européenne a déjà traversé de nombreuses crises depuis sa création, celles-ci se sont multipliées lors de la dernière décennie. Crise des migrants, crise de l’euro mais aussi et surtout crise démocratique de l’Union Européenne. Comment l’Union Européenne peut-elle surmonter ces obstacles ? De quelle manière sont gérées les crises européennes ? L’Europe citoyenne, existe-t-elle encore ?

Europe : une démocratie à géométrie variable

Si l’Union Européenne a déjà traversé de nombreuses crises depuis sa création, celles-ci se sont multipliées lors de la dernière décennie. Crise des migrants, crise de l’euro mais aussi et surtout crise démocratique de l’Union Européenne. Comment l’Union Européenne peut-elle surmonter ces obstacles ? De quelle manière sont gérées les crises européennes ? L’Europe citoyenne, existe-t-elle encore ?
Public Sénat

Par Romain Vincent

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le référendum peut-il régler les questions européennes ? C’est un outil compliqué à utiliser. En effet, en voulant donner le choix directement à la population, les dirigeants prennent ainsi le risque de ne pas pouvoir se conformer aux résultats, notamment sur des problématiques européennes. Ce fut le cas lors de la crise en l’euro. Ainsi en 2015, le Premier ministre Grec, Alexis Tsipras a soumis à référendum le plan d’austérité proposé par l’Union européenne. Le non l’emporte alors avec 61,31 % des suffrages. Pour autant, les résultats du référendum ne seront pas respectés afin d’éviter une sortie de la Grèce de la zone euro.

Le référendum : complication pour les problématiques européennes ?
00:35

Une crise démocratique profonde émerge : comment lier souveraineté nationale (référendum) et enjeux européens ? La question se pose toujours avec le Brexit qui tarde à se mettre en œuvre, plus de 3 ans après le vote du peuple britannique. Pour Hans Stark, secrétaire général du centre d’études des relations franco-allemandes de l’IFRI, si la parole populaire n’est pas toujours respectée par la suite, c’est également car les citoyens n’ont pas toutes les cartes en main lorsqu’ils votent : « Les citoyens ne possèdent pas tous les éléments de compréhension des enjeux liés au référendum ». Ils ne prendraient alors pas une décision éclairée.

Les référendums qui abordent les problématiques européennes témoignent de la cohabitation complexe entre États et Union européenne.

Une prise de décision en cercle restreint

Une souveraineté européenne n’est pas non plus à l’ordre du jour en Europe. Si officiellement, la prise de décision est collégiale, ce n’est que peu souvent le cas dans la réalité. Les pays européens ont un poids politique qui correspond à leur poids économique. Plusieurs fractures se forment entre les pays européens : sur des considérations économiques ou bien au vu d’une histoire différente.

La Grèce et l'UE : David contre Goliath ?
00:42

Au-delà de ces clivages, un duo est au centre du fonctionnement de l’Union européenne : le couple franco-allemand. Soudé pendant la crise de l’euro ou divisé pendant celle des migrants, le duo est constamment le fer de lance de la décision européenne. Le risque alors est de réduire le rôle de ses partenaires européens et potentiellement d’accroître la défiance des citoyens.

Partager cet article

Dans la même thématique

Europe : une démocratie à géométrie variable
9min

Politique

Budget : l’unité entre le PS et Les Ecologistes mise à mal par les discussions avec Sébastien Lecornu ?

Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…

Le

SIPA_01212671_000009
7min

Politique

Supprimer les avantages des anciens Premiers ministres : la mesure déjà adoptée au Sénat contre l’avis du gouvernement

Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.

Le

Paris : Preparations for the handover ceremony of the new Prime minister
3min

Politique

Quels sont les avantages dont bénéficient les anciens Premiers ministres et ministres ?

Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.

Le