Le taux de participation aux élections européennes en métropole s'est élevé dimanche à 12H00 à 19,26%, 3,5 points au-dessus du scrutin de 2014 à la même heure (15,70%), a annoncé le ministère de l'Intérieur.
C'est dans l'Indre que les Français ont pour l'heure le plus voté (26,33%), et à Paris que la participation est la plus faible (11,35%).
Nouveauté cette année : le scrutin se déroule dans le cadre d'une circonscription nationale. Fini le découpage en huit circonscriptions régionales qui était en vigueur depuis 15 ans, et place à des listes nationales. C'est un moyen selon le gouvernement d'"intéresser" les Français à ce vote, et cela peut favoriser la participation.
En France à 12H00, la participation a augmenté - mais dans des proportions variables -, dans presque tous les départements par rapport à 2014, à l'exception des Hautes-Pyrénées, du Tarn, des Hauts-de-Seine, de Paris et du Val-de-Marne, tous en léger recul autour d'un point ou moins.
La poussée de participation a été la plus forte dans l'Ain (+11 points, à 23,96%), le Pas-de-Calais, le Loir-et-Cher et en Corrèze (+ 10 points chacun, à respectivement 24,88%, 23,28% et 25,23%), les Hautes-Alpes et le Gard (près de 9 points à 24,48% et 24,64%), ainsi qu'en Moselle (+ 8 points à 20,60%).
Hausse dans les départements ruraux
Par comparaison avec la moyenne nationale, la mobilisation se révèle plus importante dans les départements ruraux et dans une large bande traversant l'Hexagone, appelée la "diagonale du vide" par certains géographes, de la Meuse aux Landes en passant par certains départements du Centre faiblement peuplés et frappés par l'exode rural. Les "gilets jaunes" étaient fortement représentés dans ces territoires ces derniers mois.
Dans le détail sur cet axe, outre en Indre et en Corrèze, les habitants de la Dordogne (25,06%, +5 points), de l'Ardèche (25,05%, +5), de l'Allier (24,94%, +6) et de l'Aveyron (24,83%, +6) se sont rendus en nombre aux urnes dans la matinée.
Il y a cinq ans, le pourcentage de votants n'avait atteint finalement que 42,4% pour la France entière. Mais ce taux était supérieur à celui des européennes de 2009 : 40,63%, la plus faible participation pour ce type de scrutin. L'écart était alors de 20 points avec la première désignation au suffrage universel des représentants français au Parlement européen en 1979 (60,7%).
Depuis 20 ans, moins d'un électeur sur deux se déplace en France pour élire les eurodéputés, et les derniers sondages n'indiquent pas d'inversion majeure lors du vote ce dimanche.
La tendance est la même au niveau européen. Si le Parlement n'a cessé d'accroître ses pouvoirs depuis 2004, le scrutin est généralement marqué par une faible participation (42,6% en 2014), particulièrement spectaculaire à l'Est. La Slovaquie avait battu le record il y a cinq ans avec seulement 13% de votants.