Européennes: Bellamy et Wauquiez à Reims, en toute bonne foi
"Retrouver nos racines" pour "se projeter vers l'avenir": François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, a...

Européennes: Bellamy et Wauquiez à Reims, en toute bonne foi

"Retrouver nos racines" pour "se projeter vers l'avenir": François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, a...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Retrouver nos racines" pour "se projeter vers l'avenir": François-Xavier Bellamy, tête de liste LR pour les européennes, a visité jeudi la cathédrale de Reims, symbole de l'Europe aux yeux du candidat, catholique revendiqué et régulièrement critiqué pour ses positions conservatrices.

Il est "le divin enfant de la droite" pour L'Obs. Un "candidat qui ne prêche plus seul" pour Le Monde, vu l'enthousiasme militant qu'il suscite dans les meeting LR, après le scepticisme ayant entouré sa désignation par Laurent Wauquiez.

Le public a religieusement écouté ce candidat, lundi à Marseille, évoquer l'incendie de Notre-Dame, le courage des pompiers de Paris dont "pas un n'a reculé" pour aller dominer le feu dans les tours où il n'y avait pourtant "pas une vie à sauver". "Pourquoi ? Parce que ces pierres sont vivantes", a-t-il lancé.

"Ce soir-là, nous avons tous senti que c'était au fond une part de nous-mêmes qui brûlait. On n'a pas besoin d'être croyant, pas besoin d'être chrétien pour ressentir cette émotion et comprendre ce lien qui nous unit", explique le professeur de philosophie.

Jeudi, avant un meeting à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle), MM. Bellamy et Wauquiez ont visité la cathédrale de Reims, symbole de la France catholique et de ses nombreux monarques de droit divin sacrés sous les voûtes de ce trésor gothique. "On a cherché le lieu qui pouvait, pour nous, représenter ce qu'est l'Europe, et on est venu ici", explique le candidat.

Si les LR clament leur ambition d'inscrire dans les traités les "racines chrétiennes" de l'Europe, c'est surtout "l'histoire de la paix" et de "la réconciliation des peuples" qui est mise en avant, avec la participation allemande à la reconstruction de la cathédrale bombardée en 1914.

Mais les "racines" sont bien plantées. "Ce que nous portons dans cette campagne, c'est le besoin de redire qui nous sommes, de retrouver le sens de ces racines, pour nous projeter vers l'avenir", explique M. Bellamy, sous le regard approbateur de M. Wauquiez.

- Pas de "marketing politique" -

Les stratèges de LR ne s'en sont pas cachés: le choix de cet élu de Versailles peu connu du grand public visait à attirer l'électorat de François Fillon de 2017.

Dès la primaire, et jusqu'au terme d'une présidentielle désastreuse, l'ancien Premier ministre a bénéficié du soutien de Sens Commun, émanation de la Manif pour Tous au sein du parti. Mariage homosexuel auquel s'était publiquement opposé M. Bellamy, alors peu connu du grand public.

Début 2019, sa désignation a entraîné une salve de critiques, notamment autour de sa position sur l'IVG. Le candidat dut préciser qu'il était à ses yeux "hors de question de revenir sur la loi Veil" tout en prônant une "politique de santé publique" visant à faire baisser le nombre d'IVG.

Mais dans l'entourage de Laurent Wauquiez, on estime que cette séquence a été plutôt bénéfique pour "installer" la candidature de la tête de liste LR en créant un effet de mobilisation au sein de la droite. Sa liste a atteint jusqu'à 14%, même si elle tend désormais à stagner.

Un électorat catholique à mobiliser ? François-Xavier Bellamy n'est "pas sondeur". Mais "s'il y avait contradiction entre ce que je porte dans mon engagement politique et ce en quoi je crois, j'aurais un sérieux problème de cohérence", explique-t-il.

En 2013, dans l'hebdomadaire La Vie, l'auteur des "Déshérités" et de "Demeure" évoquait la foi familiale. Ses parents "sont catholiques pratiquants, mais pas des piliers de presbytère. Ils m'ont transmis la foi, notamment parce que nous priions tous les soirs".

Mais le candidat dit son horreur pour "tout marketing politique" et réaffirme son combat contre le "communautarisme" qui mine la société française. Et souligne ne "jamais avoir mentionné les racines chrétiennes de l'Europe sans évoquer également ses racines greco-latines et l'héritage des Lumières".

"Comme professeur de philosophie, quand je soumets une problématique à mes élèves, je leur dis que quelle que soit leur croyance, leur religion, ils doivent l'aborder sous le prisme de la raison critique", explique l'élu de Versailles.

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
30min

Politique

Direct. Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.

Le

Européennes: Bellamy et Wauquiez à Reims, en toute bonne foi
9min

Politique

Budget : « Incertain » en 2029, le passage à 3 % de déficit arrivera « au mieux en 2031 », alerte Pierre Moscovici

« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».

Le

Européennes: Bellamy et Wauquiez à Reims, en toute bonne foi
4min

Politique

« La non-censure n’est pas un blanc-seing pour le gouvernement », assure Patrick Kanner

Après l’annonce de la suspension de la réforme des retraites par Sébastien Lecornu, le Parti socialiste a indiqué ne pas censurer d’emblée le nouveau gouvernement. Président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner se réjouit de la « réponse très claire » obtenue sur cette revendication du PS, mais assure ne pas donner « un blanc-seing » à l’exécutif.

Le