L'essayiste Raphaël Glucksmann a confirmé vendredi sur France Inter sa candidature pour les élections européennes du 26 mai, à la tête d'une liste de rassemblement de la gauche qui devrait recevoir samedi le soutien du PS.
"Moi je propose ma candidature pour être tête de liste", a déclaré M. Glucksmann, qui avait fondé avec une vingtaine d'autres personnalités en novembre le parti Place publique. "Demain (samedi), je suis confiant que le Parti socialiste va nous rejoindre", à l'occasion de son Conseil national, a-t-il ajouté.
"Je ne rejoins pas le Parti socialiste, j'appelle toutes les forces qui défendent les mêmes principes à se rassembler et à s'unir", a-t-il dit, en regrettant une nouvelle fois l'éparpillement des forces à gauche --Générations, EELV, PCF, LFI ont d'ores et déjà annoncé une liste en prévision du scrutin du 26 mai.
France Inter a indiqué que sa compagne, la journaliste Léa Salamé, allait se retirer de l'antenne pour "éviter tout soupçon de conflit d'intérêt" après l'annonce de cette candidature.
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a accueilli favorablement l'annonce de M. Glucksmann. "Accepter la division de la gauche et des écologistes c'est accepter (le) face à face exclusif entre libéraux et nationalistes. Avec Place publique et tous ceux qui rejoindront cette démarche s'ouvre un chemin, celui des +combats communs+. Je demanderai demain aux socialistes de s'y engager", a-t-il écrit sur Twitter.
Raphaël Glucksmann s'est dit "convaincu" que d'autres partis pourraient se joindre à cette "dynamique", notamment Générations, le mouvement lancé par Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle 2017.
Mais ce dernier a rejeté par avance vendredi matin sur RTL l'appel lancé par l'essayiste de 39 ans, qui avait contribué à l'écriture de son grand discours de Bercy pendant la campagne présidentielle. "Une voix en faveur d'une liste socialiste est une voix perdue pour la gauche", a-t-il fustigé.
La maire de Lille, Martine Aubry, a apporté son soutien à M. Glucksmann en appelant "tous ceux à gauche qui se battent pour une Europe sociale, écologique et démocratique" à se "rassembler derrière (s)a candidature" et à dépasser "les egos et les appareils".
Au Parti socialiste, la volonté de M. Faure de laisser la tête de liste au représentant d'une formation politique née il y a quelques mois fait cependant grincer des dents.
Sur Twitter, le sénateur PS Rachid Temal, qui avait soutenu Olivier Faure au congrès de Poitiers, s'est à nouveau dit favorable vendredi à une liste "socialiste ouverte à la gauche et à la société civile", conduite par "une tête de liste socialiste".