Le fondateur de Générations Benoît Hamon a présenté mardi sa liste "écologiste de gauche" et "fédéraliste" pour les élections européennes de mai, regrettant le "refus pavlovien" opposé par les autres formations de gauche à sa proposition de votation citoyenne.
Les 30 premiers noms de la liste dévoilée, sans les positions, par l'ancien candidat PS à la présidentielle comprennent des cadres de Générations comme Aurore Lalucq et l'eurodéputé sortant Guillaume Balas, mais aussi des figures de la société civile. Parmi elles, Salah Amokrane, militant contre les discriminations qui avait conduit la liste citoyenne "Motivé-e-s" initiée par le groupe Zebda en 2001 à Toulouse ou encore Françoise Sivignon, ancienne présidente de Médecins du monde en France.
Sarah Soilihi, militante dans les quartiers populaires de Marseille et championne du monde de kick-boxing en 2015, qui avait claqué la porte de La France insoumise en 2018 en critiquant ses processus de décision, pour rejoindre Générations, figurera également "haut" sur la liste, a précisé à l'AFP Benoît Hamon.
Interrogé sur ce qui singularisait à gauche la liste de Générations, Benoît Hamon a d'abord taclé implicitement la stratégie choisie par Yannick Jadot et EELV, qui se présenteront autonomes: "Nous ne sommes pas dans un programme +Ni de droite ni de gauche+, nous c'est l'écologie de gauche".
Il s'est démarqué aussi de LFI, se déclarant "fédéraliste": "Nous ne sommes pas dans un souverainisme qui se placerait au dessus du clivage droite-gauche, nous considérons au contraire que l'Europe nous donne une liberté d'agir et que c'est à cette échelle-là que nous trouverons les moyens pour résoudre les problèmes".
"S'il fallait faire un référendum aujourd'hui ce serait contre l'ultralibéralisme", a aussi dit Sarah Soilihi, dans une allusion au "référendum anti-Macron" voulu par Jean-Luc Mélenchon.
Benoît Hamon a regretté qu'EELV, Place publique, le PS et le PCF aient "de manière pavlovienne" refusé de participer à la votation citoyenne qu'il proposait, sorte de primaire de gauche pour composer une liste d'union: cela "persiste à maintenir en dehors les citoyens qui veulent participer au processus de délibération politique".
"Au moment des +gilets jaunes+", "c'est fini l'entre-soi, les petites réunions entre gens bien nés", a-t-il tonné, estimant: "Notre liste est celle où les dirigeants ne sont pas seuls" à décider.
Benoît Hamon s'est montré confiant face aux sondages qui lui attribuent pour l'instant entre 2 et 5% des voix: "Nous progressons et en politique, ce sont les dynamiques qui sont crédibles".
La gauche est partie pour se présenter désunie au scrutin de mai, et aucune liste ne dépasse avec constance dans les enquêtes la barre des 10%.