Yannick Jadot, désigné mi-juillet tête de liste EELV pour les européennes de 2019, confirme dimanche exclure une liste commune avec le mouvement Génération.s de Benoît Hamon, pour privilégier une ligne écologiste "claire", mais le porte-parole d'EELV Julien Bayou espère pouvoir en "rediscuter".
"L’élection européenne est le seul scrutin où les électeurs votent par conviction. C’est un vote de clarté. Notre priorité est de rassembler les écologistes autour d’une ligne claire, pas de faire de la vieille politique avec ses accords d’appareils et ses confusions", estime M. Jadot dans le Journal du Dimanche, interrogé pour savoir s'il exclut une telle possibilité.
S'il avait finalement soutenu Benoît Hamon lors de la présidentielle, il remarque qu'il existait alors "une possibilité de faire gagner (les) idées" écologistes. Mais "l’échec a été assez retentissant. Il n’est pas interdit d’apprendre de ses erreurs", dit-il.
Yannick Jadot s'était allié avec Benoît Hamon après de longs débats lors de la dernière présidentielle, qui avait vu le vainqueur des primaires organisées par le Parti socialiste éliminé au premier tour. Yannick Jadot avait ces derniers mois assuré avoir tiré les leçons de cet "échec" et ne pas compter s'allier au leader du mouvement Génération.s.
Quelques jours avant sa désignation mi-juillet pour conduire la liste EELV aux européennes, Benoît Hamon assurait néanmoins encore que "le fil n'(était) pas coupé", et plaidait pour une liste commune.
Et le porte-parole d'EELV, Julien Bayou, a réagi dimanche en disant "espér(er) qu'on pourra éventuellement rediscuter" de la décision de Yannick Jadot.
"Benoît Hamon a été notre candidat à la présidentielle. Moi, il se trouve que je suis élu avec lui au Conseil régional (d'Ile-de-France, NDLR), je peux vous dire qu'on est raccord sur tous les sujets, je pense aux transports, à Europa City, donc je pense qu'on devrait faire avec toutes celles et ceux qui se réclament écologistes", a-t-il défendu sur franceinfo.
Pour lui, exclure la possibilité d'une liste avec Benoît Hamon en raison de son score à la présidentielle (6%) est "sévère parce que malheureusement (il) n'est pas comptable de son score": "il a gagné une primaire sur un discours très écologiste et il s'est retrouvé le candidat d'un parti qui ne partageait pas ses idées", analyse Julien Bayou. Donc ce score "ne reflète pas la puissance de ses idées".
Sur la liste EELV, que Yannick Jadot souhaite ouverte à la société civile, le maire de Grande-Synthe, Damien Carême, qui "a parfaitement géré le dossier des réfugiés", doit être "aux avant-postes", souhaite de son côté M. Jadot, en précisant que les noms seront dévoilés "d'ici à l’automne".
Il confirme en outre son objectif d'obtenir 15% des voix lors du scrutin européen, car "jamais l’écologie n’aura autant irrigué la société, les entreprises, les initiatives citoyennes".
Les écologistes doivent se retrouver à Strasbourg du 23 au 25 août, pour des Journées d’été européennes.