Alain Juppé a indiqué dimanche qu'il ne "resterait pas silencieux dans le débat des élections européennes" et qu'il "s'engagerait à soutenir ceux qui seront aussi proches que possible de ce (qu'il) pense", tout en refusant de s'engager "dans l'élaboration des listes".
Invité à clore le congrès fondateur d'Agir, parti fondé par d'ex-LR qui se veulent "constructifs" à l'endroit du gouvernement, l'ancien Premier ministre a insisté sur le "besoin d'une droite qui fasse entendre la voix qui est la vôtre, attachée à des valeurs de justice et de liberté, éprise d'une sincère foi européenne". "Une droite positive, constructive", a-t-il ajouté.
Jusqu'à adhérer à ce nouveau parti? "Tout à l'heure, je me suis dit que si j'avais envie d'adhérer à un parti, je serais sensible à votre prochaine campagne d'adhésion", a-t-il plaisanté, alors que le candidat malheureux à la primaire de la droite de 2016 s'est mis en retrait des Républicains.
Initiateur, l'hiver dernier, de l'idée d'une vaste liste centrale autour de LREM pour les Européennes, le maire de Bordeaux avait montré ces dernières semaines davantage de prudence, reléguant désormais la question.
"La seule chose qui intéresse les observateurs, c'est quelle liste on va soutenir. C'est l'affaire des partis: aujourd'hui, je n'en suis plus", a-t-il lancé devant quelque 800 militants d'Agir, réunis en Seine-et-Marne.
"Je n'ai pas l'intention de m'engager dans l'élaboration des listes", a-t-il insisté mais, a prévenu le maire de Bordeaux, "je ne resterai pas silencieux dans le débat des Européennes", promettant de "se battre avec la plus grande énergie contre ceux qui veulent démolir l'Europe".
Refusant tout "référendum" pour ou contre le président de la République, Alain Juppé a posé ses thématiques: "Convergence fiscale et sociale", environnement et immigration.
"Malgré la pression qui est exercée sur nous, il n'est dit nulle part que nous avons la responsabilité de donner du travail à tous ceux qui en cherchent sur la planète", a notamment lancé l'ex-locataire de Matignon, qui a par ailleurs appelé à "un vrai partenariat avec les pays d'émigration".
"Avec 4 milliards d'Africains, on ne va pas faire un mur dans la Méditerranée", a-t-il encore ironisé, en exhortant à "investir massivement dans l'Afrique", "y compris pour notre intérêt".