Aux dernières élections européennes de 2014, aucune alliance n’avait été réalisée entre les différentes mouvances d’extrême-droite.
Cette fois-ci, il semblerait que le Front national change de stratégie : « Il faut ouvrir très largement notre liste aux élections européennes » déclare Sébastien Chenu, député du Nord et porte-parole du Front national. « Nous, on ne cherche pas à faire de la tambouille, de la bidouille, on cherche à accueillir toutes celles et ceux qui partagent notre vision de l’Europe, qui sont euro-combatifs, qui veulent combattre l’Union européenne ».
Marine Le Pen a indiqué qu’elle ne serait pas tête de liste du parti. Qui prendra sa place ? « On a plusieurs possibilités. Ou quelqu’un de la maison, ou quelqu’un de l’extérieur. Je vous rappelle que le Front national, il y a déjà quelques années, a ouvert sa liste au petit-fils du général de Gaulle » commente le député, avant de préciser : « Pour la tête de liste ou le peloton de tête il faut ouvrir très largement notre liste. Il y aura des gens de différentes sensibilités politiques, et pas uniquement et forcément de la droite ».
Le Front national devrait s’entendre et se mettre d’accord avec les potentiels autres partis qui s’allieraient avec lui pour les prochaines élections, afin de désigner leur tête de liste. « Ça ne peut pas être un parti politique qui écrase un autre, surtout pas un parti politique de plus petite importance » rappelle l’élu, faisant référence à Nicolas Dupont-Aignan.
Le député dresse un bilan des différentes sensibilités politiques vis-à-vis de l’Europe en France. Selon lui, il y a les « euro-soumis » représentés par les Républicains, les « euro-conquis », qui désignent les macronistes, les euro-ambigus, rattachés à Jean-Luc Mélenchon, et les euro-combatifs du Front national.
Une Europe carcérale
Le Président de la République italienne vient de refuser de nommer un ministre de l’économie eurosceptique. « J’ai le sentiment que ce Président de la République outrepasse sa fonction. Les Italiens ont voté et trouvé un accord » réplique-t-il. « D’un autre côté, j’y vois la patte de l’Union européenne. Le scrutin n’a pas plu à l’Union européenne, et l’Union européenne fait pression contre les peuples encore une fois. C’est toujours la même chose, une Europe carcérale ».
« Nous on souhaite l’Europe des nations, (…) une Europe dans laquelle les nations s’entendent librement, entre elles, sur des projets. Il n’y a pas besoin d’Europe supranationale, d’un gouvernement européen, d’une Commission européenne, qui vienne nous dire de façon condescendante comment on doit gérer nos politiques » conclut Sébastien Chenu.