Européennes: les partenaires de LREM jouent des coudes pour placer leurs candidats
Soixante-dix neuf places, une vingtaine d'éligibles et beaucoup d'amis à satisfaire: l'équation de la "liste centrale" autour de...

Européennes: les partenaires de LREM jouent des coudes pour placer leurs candidats

Soixante-dix neuf places, une vingtaine d'éligibles et beaucoup d'amis à satisfaire: l'équation de la "liste centrale" autour de...
Public Sénat

Par Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Soixante-dix neuf places, une vingtaine d'éligibles et beaucoup d'amis à satisfaire: l'équation de la "liste centrale" autour de La République en Marche pour les Européennes tourne au casse-tête pour la majorité, qui doit négocier avec des partenaires politiques décidés à placer un maximum de leurs troupes.

Théorisée par Emmanuel Macron, approuvée par Alain Juppé, la "vaste liste centrale" pro-Europe autour de la Macronie - qui cherche toujours sa tête de liste - doit agréger le MoDem de François Bayrou, le parti de centre droit Agir, fondé par d'ex-LR, et le Mouvement radical.

"L'équation, elle est simple: sur 79 places, 50 vont à LREM, 29 aux autres. Et sur ces 29, le MoDem en prend 50%, soit une quinzaine de sièges", résume un cadre d'Agir.

Mais en étant crédité de 24% des suffrages, selon un sondage Ifop-Fiducial paru mardi, la liste centrale peut tabler sur environ une vingtaine de sièges éligibles.

"Si on a quatre places MoDem éligibles, c'est bien", résume un député du Mouvement démocrate, qui évoque la sortante Nathalie Griesbeck ou Sylvie Brunet, membre du Conseil économique, social et environnemental.

"Pour l'instant, nos instances n'ont pas présenté ou validé de candidatures", rappelle François Bayrou.

Chez Agir, parti présidé par le ministre de la Culture Franck Riester, les négociations avec LREM s'annoncent également serrées.

La formation de centre droit a annoncé mercredi avoir sélectionné quatre premiers candidats. Il s'agit, "dans l'ordre", de la juppéiste Fabienne Keller, l'élu nantais Xavier Fournier, la sortante Elisabeth Morin-Chartier - une proche de Jean-Pierre Raffarin - et Nicolas Barnier, le fils de Michel Barnier.

L'autre eurodéputée sortante, Tokia Saïfi, avait pour sa part annoncé la semaine dernière qu'elle ne se représentait pas.

"Mais on ne peut prétendre à briguer que deux places éligibles", reconnaît une source du parti, qui "espère une troisième place sur la liste, non-éligible, mais qui pourrait finir par siéger à la suite de démissions."

- Quota de juppéistes -

Agir, qui compte neuf députés au Palais-Bourbon, tous ex-LR, craint par ailleurs que sa quote-part de candidats sur la liste aux Européennes soit obérée par "les juppéistes" que LREM entend également faire figurer en bonne place.

En ligne de mire: Gilles Boyer, conseiller d'Édouard Philippe après avoir été directeur de la campagne d'Alain Juppé à la primaire de 2016, et qui rêve de l'hémicycle de Strasbourg. "L'une de nos angoisses, c'est qu'on se fasse avoir et qu'on nous dise: +Vous n'avez qu'à la prendre sur votre quota+", résume un ponte d'Agir.

L'hypothèse Maël de Calan, candidat malheureux à la présidence de LR en 2017 contre Laurent Wauquiez et proche de Valérie Pécresse, semble en revanche être caduque après avoir été longuement évoquée.

Au Mouvement radical, issu de la réunification des Valoisiens et du PRG, qui doit entériner sa participation à liste centrale lors d'un congrès le 9 mars, on négocie pour trois noms éligibles: le sortant Dominique Riquet, la Valoisienne Olga Johnson, élue parisienne, et Mélanie Fortier, une conseillère régionale du Centre-Val-de-Loire issue du PRG. En désaccord, l'ancienne présidente du PRG Sylvia Pinel a annoncé qu'elle retournait dans sa formation d'origine.

Enfin, l'Union des démocrates écologistes (UDE, classé au centre gauche) a lui-aussi "entamé une grosse réflexion pour participer à un rassemblement", explique son secrétaire général, Christophe Madrolle. Avec une candidature sur la liste centrale? "C'est possible, à condition que ça s'accompagne par la création d'un pôle écolo dans la majorité", poursuit-il.

Reste une inconnue: la tête de liste. Si personne n'avance un nom, d'aucuns sortent leur veto. "Jean-Yves Le Drian, c'est non: trop à gauche!", met en garde Agir. Qui pousse pour que la première place revienne à l'un des autres noms qui circulent dans la macronie, celui de la ministre de l'Europe, Nathalie Loiseau: encore une proche d'Alain Juppé.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

Européennes: les partenaires de LREM jouent des coudes pour placer leurs candidats
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le

Européennes: les partenaires de LREM jouent des coudes pour placer leurs candidats
2min

Politique

Canicule : « La vigilance rouge ne concerne pas que les publics les plus fragiles, elle concerne tout le monde », déclare François Bayrou

Alors que la France fait face à un épisode caniculaire, François Bayrou, accompagné de Catherine Vautrin, Agnès Pannier-Runacher et Bruno Retailleau s’est rendu ce mardi au centre opérationnel de gestion des crises du ministère de l’Intérieur. L’objectif était de faire état de l’ensemble des mesures prises pour faire face à cette vague de chaleur.

Le