Européennes: Nathalie Loiseau appelle à ce que l’Europe « prenne son envol »
"Pour les Français, pour les Européens, le compte n'y est pas": Nathalie Loiseau, tête de la liste de la majorité pour les Européennes, a appelé...
Par Paul AUBRIAT
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"Pour les Français, pour les Européens, le compte n'y est pas": Nathalie Loiseau, tête de la liste de la majorité pour les Européennes, a appelé l'Europe à prendre son envol, samedi, lors de son premier grand meeting à moins de deux mois du scrutin du 26 mai.
Devant quelque 3.000 sympathisants réunis aux Docks d'Aubervilliers, au nord de Paris, l'ex-ministre des Affaires européennes a autant fustigé les nationalismes que défendu l'écologie, en vantant la cohérence d'une liste accusée par ses adversaires d'être fourre-tout.
Veste rouge, chemisier noir et lunettes écaillés, phrases courtes et parfois sèches, Nathalie Loiseau s'est d'abord attardée sur l'écologie, véritable fil rouge du meeting. "Mes enfants sont là. Je veux pouvoir leur dire que nous avons tout fait pour stopper cette course folle à la destruction de notre planète. Nous ne voulons plus que l'écologie se limite à un entre-soi militant, encore moins à une rente politique".
La tête de liste s'est autorisée des haussements de ton lorsqu'elle s'en est pris à ses adversaires. "Certains veulent revenir aux nationalismes, au temps du sang et de la haine. Ce qu'ils annoncent, c'est l'Europe en marche arrière. Ne les laissons pas gagner !"
Dans les sondages, la liste LREM aborde l'échéance au coude-à-coude avec celle du Rassemblement national, avec autour de 22% d'intentions de vote, soit une vingtaine d'élus.
Elections européennes : intentions de vote selon un sondage Ipsos réalisé entre les 15 et 21 mars 2019
AFP
L'enjeu de ce premier meeting était de taille pour Mme Loiseau, relativement peu connue, chargée autant d'incarner une liste hétérogène que de susciter l'enthousiasme chez des marcheurs parfois sceptiques.
Sur scène, elle s'est appliquée à égrainer d'innombrables remerciements - à peu près l'ensemble du gouvernement, chacun appelé par son prénom, ainsi que "Daniel Cohn-Bendit, Jean-Pierre Raffarin" et Alain Juppé. Comminatoire: "Applaudissez-le !" La salle s'est exécutée.
Sur la forme, le parti présidentiel s'était donné les moyens: grande salle tapissée de bleu, scène surmontée d'un quadrilatère géant "Renaissance" - le slogan de la campagne - sur fond de musique électro, l'ambiance se voulait festive dans cet ancien entrepôt.
- Unité -
Pendant deux heures, les candidats les plus emblématiques de la liste - seuls les trente premiers sur 79 sont pour l'instant connus - ont esquissé les bases du programme qui sera dévoilé dans la deuxième quinzaine d'avril mais est d'ores et déjà calqué sur la tribune d'Emmanuel Macron parue début mars dans la presse européenne.
Le chef de l'État y présentait une batterie de propositions pour relancer l'UE, de la remise à plat de Schengen à la création d'une banque pour le climat.
Pascal Canfin, le 5 novembre 2015 à Paris
AFP/Archives
"L'Europe doit faire du dérèglement climatique sa priorité, ce sera la nôtre", a martelé le numéro deux de la liste, Pascal Canfin, ex-EELV, ex-ministre de François Hollande, ex-patron du WWF France.
"Il faut sortir de la guerre stérile entre écologistes et agriculteurs", a-t-il encore lancé, à l'adresse du numéro quatre de la liste, Jérémy Decerle, un éleveur, ancien président des Jeunes Agriculteurs.
Fabienne Keller, numéro sept, a pour sa part exhorté à "l'Europe heureuse", "pas l'Europe honteuse", tout en reconnaissant que l'UE "doit être transformée en profondeur".
Le journaliste Bernard Guetta, numéro huit, a enfin prévenu: "Si vous n'aimez pas l'Union, essayez la désunion, mais par pitié, mesdames et messieurs les nationalistes, ne le faites qu'en pensées".
Au-delà, c'est une image d'unité qu'il s'agissait d'afficher, en présence des chefs de partis partenaires: outre Stéphane Guérini, patron de LREM, François Bayrou pour le MoDem, Laurent Hénart pour le Mouvement radical, et le ministre de la Culture, Franck Riester, pour le parti de centre droit Agir, ont été ovationnés.
Si Emmanuel Macron n'a pas fait le déplacement, ses mots ont fait l'ouverture du meeting, avec une vidéo d'extraits de grands discours européens.
Le Premier ministre, Édouard Philippe, était pour sa part bien présent. "On doit, sur les idées que nous portons, construire sur un rassemblement pour faire prévaloir une Europe forte, puissante par rapport à des acteurs internationaux qui nous regardent et qui parfois nous testent", a déclaré le chef du gouvernement lors de son arrivée.
S'il n'a pas pris la parole durant le meeting, la salle l'a longuement salué, ainsi que plusieurs membres de son gouvernement.
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