Après la chute du gouvernement de Michel Barnier, le chef de l’Etat dispose d’une marge de manœuvre aussi réduite qu’au lendemain des législatives anticipées pour trouver un nouveau Premier ministre, dans la mesure où les équilibres politiques restent les mêmes à l’Assemblée nationale, observe le sondeur Stéphane Zumsteeg, invité de Public Sénat ce mercredi 4 décembre. Toutefois, l’échéance budgétaire de la fin d’année devrait pousser Emmanuel Macron à agir rapidement.
Européennes: visite surprise de Macron à ses candidats pour sonner la “mobilisation”
Par Public Sénat
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Emmanuel Macron a rendu mardi soir une visite surprise aux colistiers de la majorité présidentielle aux élections européennes, à la peine dans les sondages, pour sonner la "mobilisation" et "leur apporter son soutien", a indiqué à l'AFP l'entourage du chef de l'Etat.
Emmanuel Macron a rejoint les 30 colistiers dont la tête de liste de La République en Marche, Nathalie Loiseau, et son N.2 Pascal Canfin, le ministre de la Culture Franck Riester, ou encore les chefs du Modem François Bayrou et du Mouvement radical Laurent Henart au restaurant "Monsieur Bleu" du palais de Tokyo, qui donne sur la Tour Eiffel.
Si le chef de l'Etat, qui souhaite s'investir dans la campagne, selon une source gouvernementale, est resté invisible, il "a souhaité passer un message de mobilisation et d’encouragement pour les trois dernières semaines avant l’échéance électorale", a fait valoir son entourage.
Répétant le leitmotiv de la campagne de la majorité présidentielle, il a également voulu lancer "un message sur le fait que l’avenir de l’Europe se joue lors de ces élections: c’est un choix entre ceux qui veulent rebâtir l’Europe et ceux qui veulent la diviser", a encore souligné cette source.
"On n'a jamais eu autant besoin de l'Europe et l'Europe n'a jamais été autant en danger", a aussi souligné Stanislas Guérini à sa sortie du restaurant. "La mobilisation est maximum", a-t-il assuré.
"Emmanuel Macron, c'est le leader de l'Europe. Il nous a parlé des enjeux européens ce soir. Ca nous a fait tous très plaisir. C'était un moment de joie, de mobilisation bien sûr et je crois que ça a fait plaisir à l'ensemble des colistiers qui étaient là... La campagne continue", a déclaré Nathalie Loiseau à la presse à sa sortie.
- "On était déjà boostés à 300%"-
Egalement présent, le chef du Modem François Bayrou, interrogé sur les sondages, a estimé qu'ils étaient "de peu d'importance. C'est à la fin qu'on les voit", a-t-il assuré.
Selon lui, "dans l'ensemble des pays européens le président de la République française est le seul à porter une vision vitale de l'existence de l'Europe et de sa force" face à "des leaders anti-européens, puissants, soutenus par des puissances extérieures".
"On était déjà boostés à 300%, donc on continue. La suite c'est véritablement le 9 mai, le programme" qui sera rendu public, a ajouté Marie-Pierre Vedrenne.
Le gouvernement s'est lancé lundi dans la campagne pour soutenir la liste LREM, devancée ces derniers jours par le Rassemblement national dans plusieurs sondages.
Car "si LREM fait un mauvais score aux européennes, la dynamique politique (du quinquennat) sera plus malaisée à mettre en œuvre. Et le poids de la France au sein de l'UE ne sera pas le même selon le score de la majorité. Que ce soit sur le plan intérieur ou extérieur, ces élections sont très importantes", a reconnu auprès de l'AFP une source gouvernementale.
Selon un dernier sondage OpinionWay/Tilder, le Rassemblement national (24%, stable) est en tête des intentions de vote pour les européennes, mais La République en Marche (22%, +1) est en légère progression.
Selon Elabe pour BFMTV en revanche, LREM et le RN sont au coude-à-coude avec chacun 22% d'intentions de vote. En troisième position, la liste Les Républicains est également créditée de 14% dans ces deux enquêtes.
Lundi, le gouvernement avait débarqué en force, le Premier ministre Edouard Philippe en tête, lors d'un meeting à Caen, devant quelque 500 partisans.
L'opposition elle, s'appuie sur les sondages et les déboires récents de Nathalie Loiseau pour railler une campagne qui "bat de l'aile", selon la tête de liste RN Jordan Bardella, ou qui ressemble "dans sa dernière ligne droite à la Bérézina ou la déroute", a affirmé mardi le chef de file des députés LR Christian Jacob.