La France insoumise a lancé mardi une campagne nationale contre l'évasion fiscale, en dénonçant une "complaisance politique et judiciaire avec les délinquants" alors que ceux qu'elle considère comme des lanceurs d'alerte sont poursuivis en lieu et place "des multinationales et des banques".
"En vue du procès de Nicole Briend le 6 février et de l'association Attac le 12 février prochain, les députés de La France insoumise, entre autres, dénoncent la complaisance politique et judiciaire avec les délinquants et évadés fiscaux", écrivent les signataires dont les 17 députés LFI et des personnalités du mouvement comme Liêm Hoang Ngoc, ou Corinne Morel Darleux, dans une tribune publiée sur Mediapart.
"Ce ne sont pas les évadés fiscaux qui sont poursuivis ! Ce sont les lanceurs d'alerte!", protestent-ils à propos de ces deux affaires. La première, qui devait être jugée mardi à Carpentras (Vaucluse), concerne une opération de fauchage de chaises dans une agence BNP. De son côté, Attac est poursuivie par Apple après l'occupation de son magasin de Paris-Opéra.
"C'est particulièrement scandaleux parce qu'Apple a été condamné par la Commission européenne", relève LFI, en fustigeant par ailleurs une "volonté de lutte timide" de la part de Bruxelles, alors que l'évasion fiscale "coûte 60 à 80 milliards d'euros de manque à gagner pour le budget de l’État, soit 135 euros par mois à chaque contribuable".
"Il faut dire que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker a lui-même organisé un véritable vol en bande organisée pendant des années lorsqu'il était Premier ministre du Luxembourg et accordait des passe-droit fiscaux aux multinationales qui s'installaient dans son pays au détriment des pays voisins", assurent-ils.
"Les oligarques comme les multinationales et les banques doivent enfin être poursuivis et condamnés", estiment les signataires, réclamant, si "certains évadés fiscaux passent entre les mailles du filet", que la loi soit "changée".
Dans sa campagne nationale, LFI souligne notamment que les 60 milliards d'euros de manque à gagner dans les caisses de l'État correspondent à "500.000 places en crèche, 200.000 logements publics nouveaux et l'isolation de 700.000 logements existants".