Le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) a révoqué de son poste de PDG de Radio France, Mathieu Gallet, après sa condamnation pour favoritisme lorsqu’il dirigeait l’INA (Institut national de l’audiovisuel).
André Gattolin, sénateur (LREM) des Hauts-de-Seine et co-auteur d’un rapport sur l’audiovisuel public, y voit « une sage décision » de la part du CSA.
Devant la réaction des avocats de Mathieu Gallet, qui estiment que la pression de l’Etat a été plus forte que la présomption d’innocence, André Gattolin répond qu’il y a eu « une reconnaissance de faute », « par omission » sur les principes affairant aux appels d’offre, par le PDG de Radio France : « A ce niveau de responsabilités, c’est quelque chose qui n’est pas acceptable, même si la présomption d’innocence existe encore. » « C’est une question d’exemplarité » ajoute le sénateur.
Interrogé sur la possible déstabilisation du groupe Radio France, après cette décision, André Gattolin acquièce : « C’est toujours une déstabilisation (…) Il va y avoir une période transitoire, il y aura une présidence par intérim et puis (…) le CSA va très vite organiser une procédure pour désigner un nouveau patron de Radio France. Peut-être qu’entre temps, le gouvernement décidera de légiférer et de changer le modèle de désignation. »
Le sénateur (LREM) plaide, depuis plusieurs mois, en faveur d’un changement de mode de nomination des présidents de l’audiovisuel public : « Il faut dissocier qui nomme et qui contrôle. C’est très compliqué de contrôler quelqu’un que vous avez-vous-même nommé. Et l’on voit bien que la décision du CSA de démettre Monsieur Gallet, n’a pas été quelque chose de facile. »
Dans un communiqué, la ministre de la culture, Françoise Nyssen a réagi à cette décision du CSA : « L’exemplarité des dirigeants des entreprises est nécessaire. C’est une condition absolue de bonne gouvernance et de légitimité des services publics et des acteurs qui en sont responsables. L’Etat actionnaire est aux côtés de la direction et des équipes de grande qualité de Radio France. Radio France est au cœur de notre réflexion et des travaux en cours sur la transformation de l’audiovisuel public. »