« Bruno Retailleau m’a viré dès le début de la réunion au motif que j’avais fait d’autres choix. Je lui ai répondu que ce qui nous séparera toujours, c’est le gaullisme », explique à Public Sénat, le sénateur de l’Hérault, membre du groupe LR jusqu’à aujourd’hui.
Cet après-midi, le groupe Les Républicains du Sénat dirigé par le sénateur de Vendée, Bruno Retailleau, planche sur la position que vont tenir ses élus au second tour. Or, comme il l’explique lui-même, Jean-Pierre Grand a soutenu le président sortant dès le premier tour. « Parce que j’ai considéré que la gestion de la France était bonne dans le contexte de crise grave qu’a connu ce quinquennat, l’épidémie et la guerre ».
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« Monsieur Retailleau est quelqu’un d’extrêmement virulent contre le président de la République »
Le sénateur ajoute. « Bien sûr, ça n’a pas plu à Monsieur Retailleau qui est quelqu’un d’extrêmement virulent contre le président de la République depuis cinq ans. C’est son droit mais on voit où ça mène ». (voir la vidéo tournée par Jérôme Rabier)
« C’est une forme d’intimidation »
Au micro de Public Sénat, Jean-Pierre grand se dit « choqué » par l’attitude de Bruno Retailleau. « Je n’avais jamais vu un tel sectarisme dans la famille gaullisme […] C’est une forme d’intimidation. Des méthodes qui n’ont jamais fait partie de ma famille politique. Je n’ai pas observé qu’il avait des réticences à l’égard des propos de M. Ciotti ».
« Jean-Pierre Grand n’assume pas et se pose en victime »
« Jean-Pierre Grand a dû effectivement quitter la réunion du groupe LR au Sénat, mais sa version des événements ne correspond absolument pas à la réalité », a réagi Bruno Retailleau dans un communiqué. Le président du groupe rappelle que Jean-Pierre Grand a soutenu Emmanuel Macron dès le premier tour « contre Valérie Pécresse » […] « J’avais d’ailleurs pris soin de demander à Jean-Pierre Grand de ne pas venir à cette réunion de groupe et c’est à la demande des autres membres du groupe qu’il a dû quitter la salle. Toutes les opinions sont légitimes en démocratie, mais la politique, c’est la clarté et le sens des responsabilités. Je déplore que Jean-Pierre Grand n’assume pas les siennes et se pose en victime pour camoufler, bien mal, ce qui n’est que la conséquence logique de ses choix politiques ».
Soutien d’Alain Juppé à la primaire de 2016, Jean-Pierre Grand n’a jamais été sur la même ligne que le sénateur de Vendée, filloniste de la première heure. Après la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, il se qualifiait d’élu « constructif en marche » au même titre que Fabienne Keller, ancienne sénatrice LR, et désormais eurodéputée LREM.
En juin 2019, il était le seul élu du groupe LR du Sénat à avoir voté la confiance au gouvernement d’Edouard Philippe.