Le député LR Franck Riester a dénoncé dimanche des "pratiques d'un autre âge", alors que lui et plusieurs membres du groupe "Constructifs-LR-UDI" qu'il copréside à l'Assemblée nationale ou ministres sont sous la menace d'une exclusion de LR mardi.
"J'ai reçu une lettre de mon parti me disant que j'étais sous le coup d'une procédure disciplinaire et que je pouvais être victime d'une sanction ou qu'une sanction allait être prononcée à mon endroit", a déclaré M. Riester sur Radio J, confirmant l'information donnée par Thierry Solère au JDD.
"Je trouve que ce sont des pratiques d'un autre âge. Je crois qu'un certain nombre de dirigeants de ma famille politique n'ont pas vu le monde changer, ils n'ont pas encore compris ce qui s'est passé avec les élections présidentielle et législatives", a glissé cet élu de Seine-et-Marne.
"Ca me fait penser un peu à ces régimes autoritaires à bout de souffle, ces oligarchies qui pour garder leur pouvoir, leur pré carré, sont prêts à tout, et notamment à faire des exemples" parmi les "leaders de l'opposition, en pensant que les autres vont se terrer", a attaqué M. Riester.
"Est-ce que les Français ne peuvent pas attendre autre chose de notre famille politique que de régler des comptes ? Il faudrait qu'on soit au travail", a encore plaidé ce député, qui ne siège plus dans le groupe LR historique mais reste membre du parti Les Républicains.
Faut-il une refondation d'un nouveau parti ? "Pas forcément", a jugé M. Riester, qui "n'exclut rien" cependant car, "à un moment donné, il faut tirer les conclusions de nos échecs successifs". "Si on est exclus (...), on en tirera les conséquences", a-t-il lancé.
Alors que Valérie Pécresse a annoncé dimanche dans le JDD qu'elle ne briguerait pas la présidence de LR mais lançait un mouvement au sein du parti, M. Riester a affirmé que "tout est en train d'être verrouillé pour (l'élection de) Laurent Wauquiez à l'automne" à la tête du parti.
"Il y a un accord entre quelques sarkozystes, ceux qui étaient à la tribune du Trocadéro (ndlr: lors du meeting de François Fillon début mars) et qui nous ont conduit dans le mur en portant à bout de bras François Fillon", a accusé M. Riester.
Côté Laurent Wauquiez ou Eric Ciotti, il y a "une tentation de se rapprocher de l'extrême droite", a aussi accusé le coprésident du groupe "constructifs". Dans les discours, "à force de courir après le FN", ces personnes "s'y rapprochent tellement que naturellement on peut imaginer tous les rapprochements", a-t-il estimé.