Expo universelle: les organisateurs dénoncent une décision « brutale » sur la base d’arguments « faux »
"Décision brutale" sur la base d'"arguments faux" : les promoteurs de la candidature de la France à l'Exposition Universelle 2025...

Expo universelle: les organisateurs dénoncent une décision « brutale » sur la base d’arguments « faux »

"Décision brutale" sur la base d'"arguments faux" : les promoteurs de la candidature de la France à l'Exposition Universelle 2025...
Public Sénat

Par Fabienne FAUR

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

"Décision brutale" sur la base d'"arguments faux" : les promoteurs de la candidature de la France à l'Exposition Universelle 2025 continuent de fustiger lundi son abandon par le gouvernement, laissant entendre que "l'aventure allait continuer" sous d'autres formes.

La "France ne méritait pas ça", a lancé devant la presse Jean-Christophe Fromantin (DVD), président du Comité Expo France 2025, au lendemain de l'annonce de ce désistement par un courrier adressé vendredi par Edouard Philippe au comité d'organisation et révélé par le Journal du dimanche (JDD).

Les "arguments" avancés par le Premier ministre sont "faux, ne sont qu'un alibi et cachent la réalité des choses", a accusé M. Fromantin, ajoutant qu'ils "cachaient le sujet de la ligne 18" du Grand Paris Express.

Les organisateurs ont "depuis des mois" demandé que l'Etat s'engage sur la construction de cette ligne de métro, nécessaire pour se rendre au pôle scientifique et technologique de Paris-Saclay, site prévu de l'exposition, et "personne n'a pu nous donner la moindre assurance", a-t-il dit.

La remise en cause très probable du calendrier de réalisation de ce super métro pourrait être prochainement annoncée. La ligne 18 doit théoriquement arriver en 2024 mais le chantier pourrait prendre un ou deux ans de plus.

- Un "cafouillage" de l'Etat -

"L'Expo fait les frais d'un Etat qui n'a pas su programmer, planifier et financer ce sur quoi il s'était engagé", a martelé M. Fromantin en parlant de "cafouillage".

Une dizaine d'élus de l'Essonne se sont d'ailleurs, par communiqué, inquiétés de cette annonce qui "nous fait craindre le pire: une annulation ou un report" de cette ligne devant arriver à Orly d'ici 2024.

En réponse aux "faiblesses structurelles" du modèle du projet français avancées par le Premier ministre, M. Fromantin a longuement détaillé "le modèle économique et juridique construit depuis des mois".

Il "a fait l'objet d'échanges avec l'Etat, les entreprises, les banques, un dossier validé par les territoires, les experts, etc. Tous ces chiffres ont été travaillés et on nous dit +on n'y croit pas, on annule+", a-t-il fustigé.

Réaffirmant que "l'argent public n'était pas engagé", les organisateurs ont étudié plusieurs hypothèses dont celle de 33 millions de visiteurs à 34 euros le billet, soit 1,5 milliard.

Dans le projet, "ce sont près de 23 milliards d’euros de retombées économiques, 0,5 point de croissance et plus de 130.000 emplois durables qui étaient attendus", selon eux.

"Je demande qu'on me présente le modèle économique des jeux Olympiques" organisés à Paris et en Seine-Saint-Denis en 2024, a-t-il encore ironisé.

Les organisateurs vont prochainement se réunir pour voir "ce qu'on fait", a poursuivi le maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) qui va par ailleurs demander un rendez-vous avec le président Emmanuel Macron.

"Nous avons le devoir de porter l'ambition" exprimée pendant sept ans par les entreprises, les territoires, les jeunes, a-t-il dit.

"On va continuer l'aventure dans une version plus audacieuse", a-t-il poursuivi en évoquant une "exposition en réseau, une expo d'une nouvelle génération qui ne dépendra pas forcément d'un seul site et des arbitrages de l'Etat".

Le président du département de l'Essonne, François Durovray (LR), a lui exprimé sa "colère, sa déception et son incompréhension face à une décision prise de façon profondément solitaire, contrairement à un projet collectif".

La candidature française, portant sur un "village global" autour d'une immense sphère connectée, a été déposée fin septembre auprès du Bureau international des expositions (BIE).

Le retrait de la France laisse la voie libre aux trois autres pays candidats: Russie (Ekaterinbourg), Japon (Osaka) et Azerbaïdjan (Bakou).

Le choix du pays hôte doit être annoncé le 15 novembre 2018 et l'Exposition universelle se tenir du 1er mai au 31 octobre 2025.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Expo universelle: les organisateurs dénoncent une décision « brutale » sur la base d’arguments « faux »
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le