Face à En Marche! et La France insoumise, Duflot donnée perdante à Paris
Elle avait été triomphalement élue en 2012 dans l'une des circonscriptions les plus favorables aux écologistes mais est donnée...

Face à En Marche! et La France insoumise, Duflot donnée perdante à Paris

Elle avait été triomphalement élue en 2012 dans l'une des circonscriptions les plus favorables aux écologistes mais est donnée...
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Par Lucile MALANDAIN

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Elle avait été triomphalement élue en 2012 dans l'une des circonscriptions les plus favorables aux écologistes mais est donnée perdante cette fois: Cécile Duflot est contrée par un tout jeune candidat En Marche! et une élue de La France insoumise bien implantée dans le nord-est de Paris.

La sixième circonscription de la capitale, qui réunit une partie des XIe et XXe arrondissements, reflète bien l'évolution du paysage politique du pays. Y sont favoris les candidats émanant de deux mouvements créés à l'occasion de la présidentielle autour de la candidature d'un homme, Emmanuel Macron, le vainqueur de l'élection et Jean-Luc Mélenchon, quatrième au soir du premier tour avec 19,6% des voix.

D'ailleurs, leurs adversaires s'en moquent. "Emmanuel Macron est suppléant d'environ 400 candidats en France", persifle la candidate d'Europe Écologie-Les Verts dont l'affiche de campagne arbore en médaillon son suppléant, le socialiste David Dobbels, proche de Benoît Hamon.

De fait, le tout jeune Pierre Person qui se présente à 28 ans pour la République en marche apparaît en gros plan sur son tract au côté du nouveau président. De même que Danielle Simonnet, conseillère de Paris de 45 ans, pose avec Jean-Luc Mélenchon et sa suppléante, la comédienne Sophie de La Rochefoucauld.

Les deux se voient déjà s'affronter en duel au second tour. "Ce sera un vote de clarté entre un projet sectaire et caricatural, dans une logique de blocage, et la volonté de réformer le pays en profondeur", estime M. Person, un des créateurs des "Jeunes avec Macron" qui, en 2015, avaient préfiguré le mouvement En Marche!.

Malgré le soutien du PS, Cécile Duflot ne se fait guère d'illusions: "il y a 26 candidats dont 25 ont pour objectif d'éliminer Duflot. Sur le papier, j'ai perdu mais j'ai décidé de faire campagne sur mes idées", justifie l'ancienne ministre lors d'une réunion publique au côté de Benoît Hamon dans une école de Belleville.

Au premier tour de la présidentielle, le nouveau président a réuni plus de 34% des suffrages, suivi du candidat de LFI, 29%. Benoît Hamon, bien qu'y réalisant un de ses meilleurs scores, n'était arrivé que troisième avec 14,5% des voix.

- "Ça ne colle pas" -

La tâche de Mme Duflot n'est en outre pas facilitée par la candidature dissidente de la socialiste Nawel Oumer. "Combien de fois on nous dit: les socialistes, on ne veut plus voter pour eux !", soupire Francis Raugel, qui tracte avec la conseillère de Paris sur le marché de Belleville. Mais selon lui, Mme Oumer est "très bien perçue" car c'est une élue de terrain et "les gens en ont ras-le-bol de Duflot, une apparatchik".

Ses concurrents ne sont pas avares de critiques sur une sortante qu'on n'a selon eux "jamais vue sur le terrain en cinq ans". "C'était une députée, pas une conseillère de Paris, il ne faut pas se tromper de mandat", réplique son directeur de campagne, David Belliard.

Pierre Person, avec son allure de jeune cadre dynamique, en imper bleu marine sur le même marché cosmopolite à Couronnes, n'échappe pas au réquisitoire général. "Si un jeune strauss-kahnien, c'est le renouvellement !?", ironise Mme Duflot, tandis que Danielle Simonnet le trouve "un peu plaqué, dans ses engagements, sa culture, sa façon de faire, ça ne colle pas avec la circonscription".

Après son parcours classique de jeune socialiste, le jeune homme qui a été conseiller politique auprès d'Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, refuse de se voir en "challenger". "C'est le rôle qu'on veut m'imposer mais je ne suis pas un petit jeune qui arrive sur la circonscription. J'habite ici depuis 2012", explique-t-il.

"Ça ne fait pas 30 ans que je suis dans la circo mais je n'ai pas 30 ans non plus", s'agace-t-il, pointant tant Danielle Simonnet que Cécile Duflot.

Quant à Hélène Hautval, 49 ans et candidate UDI-LR, elle espère tirer son épingle du jeu de cette division à gauche. Dans une circonscription très à gauche, "on a une petite chance à saisir", lâche cette pilote de ligne de profession.

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