Israel Palestinians
Palestinians collect aid that landed in the Mediterranean Sea after being airdropped over central Gaza, at the shore of Zawaida, Gaza Strip Tuesday, July 29, 2025. (AP Photo/Abdel Kareem Hana)/XOB131/25210516910031//2507291624

Famine à Gaza : l’aide aérienne ne suffira pas

Après vingt et un mois de guerre dans la bande Gaza, le cap de 60 000 morts vient d’être franchi. Morts sous les bombardements ou morts de faim, un tiers de la population passe aujourd’hui plusieurs jours sans manger. Depuis dimanche, Israël a autorisé le largage de nourriture dans la bande de Gaza. Mais les ONG humanitaires estiment que cela ne suffira pas à faire face à la famine rampante qui ravage le territoire.
Clémentine Louise

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Les corps faméliques, les yeux exorbités, les Gazaouis tendent à bout de bras des casseroles vides. Le « pire scénario de famine » est en cours selon l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification). Le rapport souligne qu’en trois mois et demi, 20 000 enfants ont été traités contre la malnutrition, 3 000 souffraient de malnutrition sévère.

« La famine prend un tournant alarmant et mortel », conclut le rapport. Une personne sur trois passe plusieurs jours sans rien manger. « Nous devons inonder Gaza, immédiatement et sans entrave, d’aide alimentaire massive, et la maintenir chaque jour afin d’éviter une famine généralisée », a déclaré la directrice du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain.

Des largages insuffisants et dangereux

Depuis deux jours, Israël a réautorisé le largage de vivres sur le territoire palestinien. 25 tonnes d’aide ont atterri, l’équivalent d’environ un camion.

L’Espagne a annoncé qu’elle larguerait 12 tonnes de nourriture cette semaine, l’Allemagne a expliqué organiser un pont aérien avec la Jordanie, quant à la France, elle devrait elle aussi larguer des parachutes humanitaires dans le ciel de Gaza. Mais le rapport de l’IPC avertit que ce ne sera pas suffisant pour « inverser la catastrophe humanitaire ». L’organisme alerte sur des largages couteux, dangereux et moins efficaces que les ravitaillements par la route. L’acheminent par les airs crée effectivement de nombreux conflits au sol. Lorsque le parachute tombe au sol, les civils se ruent sur la cargaison, quitte à s’entretuer pour espérer repartir avec un peu de nourriture.

« Ces opérations n’ont pas vocation à se substituer à un accroissement significatif des volumes d’aide, qui supposent une ouverture sans délai par Israël des points de passage terrestres. La France travaille également à des acheminements par voie terrestre, solution de loin la plus efficace pour permettre un acheminement massif et sans entrave des biens humanitaires dont la population a désespérément besoin », a expliqué une source diplomatique française à l’Agence France presse.

Tous les voyants sont au rouge, mais Israël refuse de prendre la responsabilité de la situation : « L’idée qu’Israël ait mis en œuvre une politique de famine est un mensonge », déclare le ministre des affaires étrangères israélien, Gideon Saar. Pourtant même leur allié américain a réagi à la situation des gazaouis. Donald Trump a reconnu une « réelle famine » dans la bande Gaza et annoncé la mise en place de « centres alimentaires ».

Depuis le début de l’offensive israélienne, en riposte à l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023, 60 000 personnes sont décédées dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé contrôlé par le Hamas.

Réaffirmer la solution à deux Etats

À l’ouverture d’une conférence à l’ONU, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, a rappelé qu’il n’y avait « pas d’alternative » à la solution à deux Etats. Le Quai d’Orsay a confirmé la volonté du président français de reconnaître l’Etat de Palestine en septembre prochain.

En fin d’après-midi aujourd’hui, le ministre britannique Keir Starmer a déclaré que le Royaume-Uni reconnaitrait l’Etat de Palestine, afin de protéger la viabilité de la solution à deux états, « à moins que le gouvernement israélien ne prenne des mesures concrètes pour mettre fin à la situation épouvantable à Gaza et ne s’engage en faveur d’une paix durable à long terme ». Le Royaume-Uni pourrait être le deuxième pays du G7, après la France, à reconnaitre l’Etat de Palestine.

 

Interrogé à ce sujet, le ministre des Affaires étrangères israélien s’est montré très ferme. « Établir un Etat palestinien aujourd’hui, c’est établir un Etat du Hamas. Un Etat djihadiste. » L’Etat hébreu a rappelé qu’il ne céderait pas à la pression d’un cessez-le-feu.

 

La Commission européenne a proposé de suspendre l’accès des entreprises israéliennes à certains financements, la décision doit être discutée entre les 27 pays membres. C’est la première fois que l’Union européenne s’apprête à sanctionner Israël.

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