Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a estimé mercredi que le gouvernement était "au milieu du gué" dans la transition vers une agriculture "durable", tandis que Benoît Hamon (Générations) lui a demandé de diminuer les marges de la grande distribution.
A la tête d'une délégation socialiste au Salon de l'agriculture, M. Faure a notamment rencontré l'interprofession des producteurs de lait (Cniel), du bétail et de viande (Interbev), et les syndicats agricoles.
Interrogé sur les propos d'Emmanuel Macron, qui a appelé samedi à "réinventer" la politique agricole commune (PAC) afin d'assurer la "souveraineté alimentaire, environnementale et industrielle" du continent européen, Olivier Faure a jugé : "Aujourd'hui ce qui est central c'est l'accompagnement des agriculteurs pour la transition vers une agriculture durable et de qualité. On ne peut pas dire qu'ils n'ont rien fait, mais ils sont au milieu du gué".
"Par exemple sur les revenus, ils ont cherché dans la bonne direction, mais ils n'ont pas créé les bons outils de régulation", a poursuivi le député de Seine-et-Marne, citant la loi Egalim sur l'agriculture et l'alimentation, promulguée en octobre.
Il a taclé le chef de l’État : "Le problème d'Emmanuel Macron, c'est qu'il est un énarque qui a toujours au grand oral les félicitations du jury, mais quand on passe à l'écrit c'est plus compliqué, sa copie est incomplète et floue, car il veut être dans le +En même temps+".
Dominique Potier, député et secrétaire national du PS à l'Agriculture, a quant à lui dénoncé auprès de l'AFP la tendance à l'"agrandissement des fermes qui fait perdre de la valeur ajoutée" aux producteurs et "les concurrences stériles des pays européens entre eux sur le lait".
De son côté, l'ancien socialiste et fondateur de Générations Benoît Hamon, qui a visité mercredi les stands de la Fédération nationale d'Agriculture biologique (FNAB), de l'ONG "Pour une autre PAC", de l'INRA et des syndicats, a "appelé le gouvernement à nous sortir de cette construction des prix qui donne le maximum des marges à la grande distribution et le minimum de bénéfices pour les agriculteurs". "Mais cela suppose une volonté politique qui manque", a-t-il accusé.