Le président du groupe PS à l'Assemblée, Olivier Faure, a estimé jeudi que la France vivait "en ce moment la fin de l'illusion Macron", chacun s'apercevant que le président de la République "est un président de droite comme les autres".
"Pourquoi nous vivons en ce moment la fin de l'illusion Macron ? (...) Parce que les retraités ont reçu le mois dernier l'ensemble de leurs revenus amputés de la CSG, parce que les fonctionnaires voient leur salaire baisser, parce que les salariés voient très bien que ce qui leur a été promis, c'est pour la Saint-Glinglin, alors que les sacrifices, c'est pour le quotidien", a-t-il dit, invité de l'émission Questions d'info (LCP/AFP/Le Point).
"Chacun comprend bien qu'on a à nouveau de la croissance, des marges de manoeuvre, mais qui ont été intégralement utilisées pour les plus riches", a poursuivi le député de Seine-et-Marne, pointant le coût de l'abaissement de la fiscalité du capital, "25 à 30 milliards d'euros sur cinq ans".
"Ces 30 milliards, ils auraient pu être utilisés pour les Ehpad, pour les prisons, pour les services publics (...) La politique de ce gouvernement, elle est marquée par le sceau de l'injustice et c'est un choix assumé parce que, en réalité, Emmanuel Macron est un président de droite comme les autres", a-t-il ajouté.
"C'est malheureusement ce que l'on observe, même s'il y a eu une illusion pendant la présidentielle, pour des femmes, des hommes de gauche, qui ont cru qu'il serait un social-démocrate. Mais ça n'est pas le cas (...) Aujourd'hui, on a la démonstration quotidienne que la politique qu'il conduit est la politique qu'aurait pu conduire François Fillon, qu'aurait pu conduire Alain Juppé. On va le voir sur la question du statut ou de la fonction publique ou des cheminots. En fait, il est bloqué sur 1995, c'est le retour à Alain Juppé droit dans ses bottes", a-t-il insisté.
Voyant dans la suppression de 120.000 postes de fonctionnaires une "obsession idéologique" guère différente de celle qui avait inspiré la réduction générale des politiques publiques de Nicolas Sarkozy, M. Faure a aussi estimé que le gouvernement avait sur la question des cheminots une "approche thatchérienne".
"On voit bien quelle est l'inspiration de tout ça. La dérégulation. La fragilisation du statut. La fermeture des lignes non rentables alors que le service public a précisément pour vocation d'être aux endroits où il y a des besoins pas forcément de la rentabilité", a-t-il fustigé.
"L'objectif d'Emmanuel Macron n'est pas de venir corriger la mondialisation (...) c'est d'adapter notre modèle au modèle anglo-saxon", selon lui.