Fekl dépose plainte pour diffamation après des propos de Philippot (FN) visant la police
Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a déposé plainte mardi pour "diffamation" après des propos du vice-président du Front...

Fekl dépose plainte pour diffamation après des propos de Philippot (FN) visant la police

Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a déposé plainte mardi pour "diffamation" après des propos du vice-président du Front...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le ministre de l'Intérieur Matthias Fekl a déposé plainte mardi pour "diffamation" après des propos du vice-président du Front national Florian Philippot visant les policiers qui enquêtent sur les soupçons d'emplois fictifs du parti au Parlement européen, a appris l'AFP auprès du ministère.

La plainte déposée au parquet de Paris cible des propos tenus jeudi sur BFMTV, assimilant les enquêteurs de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (Oclciff) à une "police politique" et laissant entendre qu'un possible "système de corruption" permettait la fuite d'éléments de la procédure dans la presse.

"Quand vous avez une police politique... les pauvres... je vous assure, ils étaient là, ils ne savaient pas ce qu'ils devaient faire, ils ne savaient pas où ils devaient aller. Ils ont pris des dossiers qui n'avaient rien à voir, ils ont pris des dossiers liés à l'élection présidentielle d'une candidate d'opposition (...) On envoie la police de l’État pour chercher des dossiers liés à la présidentielle. Il faut que les gens voient ça", avait déclaré M. Philippot en commentant les perquisitions dont a fait l'objet le 17 février le siège du Front national.

"Moi, la prochaine fois, je les mets sur ma chaîne Youtube. Je leur demande de dire +mettez des pouces bleus+, voyez... Il faut que les gens voient ça, il faut se rendre compte des dérives antidémocratiques de plus en plus graves dans notre pays", avait complété le responsable du parti d'extrême droite.

Le bras droit de Marine Le Pen avait également émis l'hypothèse qu'un "système de corruption" soit à l'origine de fuites dans les médias: "Un enquêteur de perquisition a donné au Monde, peut-être contre de l'argent d'ailleurs, il y a peut-être un système de corruption d'ailleurs derrière tout ça (...) donc a violé le secret de l'instruction".

Des accusations reprises aussi le lendemain par David Rachline, directeur de campagne de Mme Le Pen : "On se demande d’ailleurs s'il n'y a pas des rémunérations contre ces documents qui sont données, s'il n'y a pas un système un petit peu organisé" avait-il dit sur BFMTV-RMC.

"Les insinuations et menaces se multiplient pendant cette campagne présidentielle", avait déploré lundi le syndicat des cadres de la sécurité intérieure (SCSI-CFDT), à l'unisson de plusieurs autres organisations de policiers qui s'alarment des attaques de responsables politiques contre la police et plus spécifiquement les enquêteurs anticorruption.

Selon le SCSI, les récentes déclarations jugées "inadmissibles" de M. Philippot ont poussé les policiers de ce service à saisir leur hiérarchie "afin de déposer plainte en diffamation".

"Le ministre de l'Intérieur ferait mieux de s'occuper de la sécurité des Français et du terrorisme plutôt que de faire mumuse", a répondu dans un tweet Florian Philippot.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

Fekl dépose plainte pour diffamation après des propos de Philippot (FN) visant la police
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le