A quelques heures de l’examen du budget de la sécurité sociale à l’Assemblée nationale, le gouvernement s’engage à ce qu’il n’y ait pas de déremboursement des médicaments en 2025, accédant à une demande du Rassemblement national.
Féminicides : « N’avez-vous pas honte de l’inefficacité de votre politique ? » tacle Laurence Garnier
Par Public Sénat
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L’hémicycle a tremblé, ce mercredi, au cours d’un échange tendu entre la sénatrice Les Républicains Laurence Garnier, et le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « N’avez-vous pas honte d’une telle inefficacité de votre politique ? », a vivement lancé la sénatrice, interpellant le premier ministre à propos de la mort de Chahinez Boutaa, le 4 mai, brûlée vive par son mari. « Rien n’a été fait pour protéger cette femme, alors que tous les voyants étaient au rouge », s’indigne Laurence Garnier. « Son mari avait été condamné à plusieurs reprises, il possédait une arme, et venait de sortir de prison. Aucune des mesures prises suite au Grenelle sur les violences conjugales n’avaient été mises en place. Tous les meurtres de femmes ne peuvent être évités, mais celui-là aurait dû l’être », déplore la sénatrice, sous les applaudissements de l’assemblée.
« Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir fait ce que vous n’avez jamais fait »
« Ce qui parfois me fait honte, c’est l’exploitation cynique et obscène d’une situation que nous avons tous à déplorer avec beaucoup d’émotion », rétorque le ministre de la Justice, immédiatement hué par les sénateurs et vivement rappelé à l’ordre par le président du Sénat, l’appelant « au respect de l’auteur de la question ». « Je ne sais pas si demander au premier ministre s’il a honte était respectueux, et j’entends vous répondre sur ce registre », persiste Eric Dupond-Moretti. « C’est nous qui, après le Grenelle sur les violences conjugales, avons mis en place le bracelet anti-rapprochement, le téléphone grave danger, l’ordonnance d’éloignement, un certain nombre de résultats positifs sont d’ores et déjà à noter, mais il n’y a pas matière à faire de triomphalisme, parce qu’un crime perpétré en particulier dans ces conditions est un crime de trop », poursuit le garde des Sceaux. Eric Dupond-Moretti reconnaît cependant des « dysfonctionnements » dans les distributions de bracelets anti-rapprochement, liés au manque d’effectif des forces de l’ordre, et « pas du fait du gouvernement ». « Nous avons dit que nous n’aurions pas la main qui tremble si les dysfonctionnements sont avérés. Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir fait ce que vous n’avez jamais fait », conclut le ministre de la Justice.