Féminicides : « N’avez-vous pas honte de l’inefficacité de votre politique ? » tacle Laurence Garnier
La sénatrice Les Républicains a interpellé, ce mercredi, le gouvernement sur l’inefficacité des mesures prises suite au Grenelle des violences conjugales. S’en est suivi un échange très tendu avec le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, rappelé à l’ordre par le président du Sénat.

Féminicides : « N’avez-vous pas honte de l’inefficacité de votre politique ? » tacle Laurence Garnier

La sénatrice Les Républicains a interpellé, ce mercredi, le gouvernement sur l’inefficacité des mesures prises suite au Grenelle des violences conjugales. S’en est suivi un échange très tendu avec le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, rappelé à l’ordre par le président du Sénat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’hémicycle a tremblé, ce mercredi, au cours d’un échange tendu entre la sénatrice Les Républicains Laurence Garnier, et le Garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. « N’avez-vous pas honte d’une telle inefficacité de votre politique ? », a vivement lancé la sénatrice, interpellant le premier ministre à propos de la mort de Chahinez Boutaa, le 4 mai, brûlée vive par son mari. « Rien n’a été fait pour protéger cette femme, alors que tous les voyants étaient au rouge », s’indigne Laurence Garnier. « Son mari avait été condamné à plusieurs reprises, il possédait une arme, et venait de sortir de prison. Aucune des mesures prises suite au Grenelle sur les violences conjugales n’avaient été mises en place. Tous les meurtres de femmes ne peuvent être évités, mais celui-là aurait dû l’être », déplore la sénatrice, sous les applaudissements de l’assemblée.

« Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir fait ce que vous n’avez jamais fait »

« Ce qui parfois me fait honte, c’est l’exploitation cynique et obscène d’une situation que nous avons tous à déplorer avec beaucoup d’émotion », rétorque le ministre de la Justice, immédiatement hué par les sénateurs et vivement rappelé à l’ordre par le président du Sénat, l’appelant « au respect de l’auteur de la question ». « Je ne sais pas si demander au premier ministre s’il a honte était respectueux, et j’entends vous répondre sur ce registre », persiste Eric Dupond-Moretti. « C’est nous qui, après le Grenelle sur les violences conjugales, avons mis en place le bracelet anti-rapprochement, le téléphone grave danger, l’ordonnance d’éloignement, un certain nombre de résultats positifs sont d’ores et déjà à noter, mais il n’y a pas matière à faire de triomphalisme, parce qu’un crime perpétré en particulier dans ces conditions est un crime de trop », poursuit le garde des Sceaux. Eric Dupond-Moretti reconnaît cependant des « dysfonctionnements » dans les distributions de bracelets anti-rapprochement, liés au manque d’effectif des forces de l’ordre, et « pas du fait du gouvernement ». « Nous avons dit que nous n’aurions pas la main qui tremble si les dysfonctionnements sont avérés. Nous n’avons pas à avoir honte d’avoir fait ce que vous n’avez jamais fait », conclut le ministre de la Justice.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Agen Ok
9min

Politique

Municipales 2026 : à Agen, la gauche part unie du PS… à LFI

Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…

Le

PARIS: Conseil Constitutionnel, premiere audience publique
6min

Politique

Justice des mineurs : quelles dispositions du texte Attal peuvent faire l’objet d’une censure du Conseil constitutionnel ?

Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.

Le

Féminicides : « N’avez-vous pas honte de l’inefficacité de votre politique ? » tacle Laurence Garnier
5min

Politique

Lutte contre l’antisémitisme à l’université : la proposition de loi définitivement adoptée à l’unanimité au Sénat

Les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ont été adoptées, à l’unanimité, ce jeudi au Sénat. Le texte prévoit notamment l’obligation de formation des étudiants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme tout au long de leur parcours d’enseignement.

Le