C’est le nouveau sujet de Marlène Schiappa. La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations a décidé de défendre les conditions de travail des femmes de chambre dans les hôtels et des personnes chargées de faire le ménage dans les entreprises.
« Propositions concrètes qui se transformeront en action »
« La question des conditions de travail des femmes de chambre n’a jamais été un sujet gouvernemental jusqu’à ce que je m’empare de la question, il y a deux semaines » a souligné Marlène Schiappa, invitée de Public Sénat dans On va plus loin, ce mercredi 3 juillet. C’est pourquoi elle a « confié une mission au Conseil supérieur de l’égalité professionnelle entre les femmes et les homme (…). Il fera des propositions concrètes qui se transformeront en action » assure la secrétaire d’Etat.
Et alors que plusieurs rassemblements avaient lieu ce mercredi sur le sujet, elle a « dès aujourd’hui réuni et demandé aux représentants des fédérations et principales agences qui emploient ces femmes de chambre, de faire un premier tour de table des points d’amélioration qui existent ». La plupart de ces femmes de chambre sont employées par des sous-traitants qui travaillent pour les hôtels.
L’objectif de Marlène Schiappa est d’aller « vers des propositions très concrètes qui, dès l’année prochaines, puissent changer leurs conditions de travail ». Pourrait-il y avoir un texte de loi ? « On verra. Je crois d’abord au dialogue » répond la secrétaire d'Etat.
« Horaires fragmentés », « qualité de vie au travail »
« Ce qui m’intéresse, ce sont les conditions de travail de ces femmes de chambre » souligne encore celle dont l’« arrière-grand-mère était lingère et femme de ménage » et qui « avait des conditions de travail à peu près similaires ». Elle pointe du doigt les problèmes : « Les horaires fragmentés, décalés, qui induisent des questions de mode de garde », « la question de la formation, beaucoup maîtrisent mal le Français et ont besoin de formation », et « la qualité de vie au travail, avec les questions musculosquelettiques, qui sont très difficiles ». Marlène Schiappa souligne qu’il y a des « revendications basiques, comme accéder à la salle de pause des salariés, alors qu’elles n’y ont pas accès » en tant que salariées d’un sous-traitant. Et d’ajouter : « Ma volonté est d’agir concrètement et que chacun arrête de se renvoyer la balle ».
La secrétaire d’Etat pense également aux conditions des marchés publics. Elle vise aussi les entreprises, « par exemple, que le ménage ne soit plus fait entre 6 heures et 9 heures du matin, mais pendant la journée ». Il s’agit de « travailler contre une forme d’invisibilité. On veut avoir le produit de votre travail – la propreté – mais sans vous voir ». Pour Marlène Schiappa, « c’est déshumanisant ».