"Emmanuel Macron est devenu le premier fossoyeur de ses propres promesses", a dénoncé lundi le secrétaire général délégué des Républicains, Geoffroy Didier, en déplorant les fermetures de classes dans les zones rurales, contraires à une déclaration du chef de l'État tenue en juillet.
"Le 17 juillet, lors de la première conférence nationale des territoires, Emmanuel Macron s'était solennellement engagé en affirmant: +les territoires ruraux ne peuvent plus être la variable d'ajustement, il n'y aura plus aucune fermeture de classe dans les écoles rurales+", a rappelé M. Didier lors d'un point presse des Républicains au siège du parti.
"Cette promesse, a-t-elle été tenue? Plusieurs exemples démontrent malheureusement que non. (...) Force est de constater qu'Emmanuel Macron est devenu le premier fossoyeur de ses propres promesses", a estimé celui qui est chargé du porte-parolat de LR.
Geoffroy Didier a notamment énuméré "quinze fermetures de classes pour une seule ouverture en Corrèze", 45 fermetures pour 17 ouvertures en Eure-et-Loire, 34 fermetures pour 25 ouvertures dans le Loir-et-Cher ou 66 fermetures de classes pour 37 ouvertures dans les Vosges.
"Ces fermetures en zones rurales sont d'autant plus inquiétantes et préoccupantes que des études, comme par exemple celle de France Stratégie (institution rattachée au Premier ministre, ndlr) qui date de 2015, démontrent qu'un enfant de zone rurale a déjà deux fois moins de chances de devenir cadre qu'un enfant de Seine-Saint-Denis", a encore affirmé M. Didier.
Depuis quelques jours, la fronde gagne les écoles rurales: élus, enseignants et parents d'élèves protestent contre les nombreuses fermetures de classes prévues pour la rentrée 2018, afin de libérer des postes pour les dédoublements de CP et CE1 en éducation prioritaire, dans les villes.
Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a jugé "démagogiques" les interpellations sur les fermetures de classes. "Dans chaque département rural de France, on comptera à la rentrée prochaine plus de professeurs par élève que cette année", a-t-il notamment répondu à des élus de La France insoumise et de LR lors des deux dernières séances de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
"Si nous tenions compte de la démographie (en milieu rural), nous devrions supprimer des postes", s'est-il encore justifié.
Pour sa part, Geoffroy Didier a fait observer, à propos du président de la République, que, "pour quelqu'un qui a voulu faire de la crédibilité sa force, en réalité, à travers ce nouvel exemple probant de fermeture des écoles rurales, Emmanuel Macron est en train à nouveau de trahir".