Fermeture de la fac de Strasbourg : « Une catastrophe d’un point de vue pédagogique », pour le sénateur, Pierre Ouzoulias
La décision de l’Université de Strasbourg de fermer ses portes deux semaines supplémentaires cet hiver, pour faire face à l’envolée des prix de l’énergie, est contestée par la ministre de l’enseignement supérieur. Au Sénat un amendement du groupe communiste au budget rectificatif, demandait plus de moyens pour les facs pour faire face à cette inflation.

Fermeture de la fac de Strasbourg : « Une catastrophe d’un point de vue pédagogique », pour le sénateur, Pierre Ouzoulias

La décision de l’Université de Strasbourg de fermer ses portes deux semaines supplémentaires cet hiver, pour faire face à l’envolée des prix de l’énergie, est contestée par la ministre de l’enseignement supérieur. Au Sénat un amendement du groupe communiste au budget rectificatif, demandait plus de moyens pour les facs pour faire face à cette inflation.
Simon Barbarit

Par Public Sénat avec l'AFP

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Une troisième semaine de congés de Noël début janvier et une semaine complète de cours en distanciel en février » vont être mises en place. C’est ce qu’a annoncé Michel Deneken, le président de l’université de Strasbourg dans une vidéo adressée aux étudiants et publiée, lundi, sur Youtube.

La rentrée initialement prévue le 3 janvier 2023 aura finalement lieu le 9 janvier, au terme d’une semaine de fermeture administrative, sans qu’aucun enseignement ne soit assuré. Parmi les autres mesures d’économie, le chauffage, fixé à 19 degrés, sera allumé « le plus tard possible » et une campagne de communication sera déployée « en faveur des éco-gestes pour une planète plus durable », a également affirmé Michel Deneken.

« On doit garder ces enseignements fortement en présentiel », demande la ministre

Sa décision fortement contestée par la Fédération syndicale unitaire qui y voit une « entorse au principe de continuité du service public », a également récolté la désapprobation de la ministre de l’Enseignement supérieur. « Les universités, tous les établissements d’enseignement supérieur, sont amenées à réfléchir sur le plan de sobriété […] Nous allons accompagner nos établissements », a rappelé Sylvie Retailleau insistant pour que ce plan ne se fasse « surtout pas », « aux dépens des étudiants ». « On sort de périodes de covid. On doit garder ces enseignements fortement en présentiel » a-t-elle également insisté tout en rejetant « le retour au distanciel ».

Du côté du Sénat, le vice-président communiste de la commission de la culture et de l’éducation, Pierre Ouzoulias confirme : « La période de covid a montré que l’enseignement en mode dégradé a été une catastrophe d’un point de vue pédagogique. Mais cette situation était prévisible et c’est de la responsabilité du gouvernement de ne pas l’avoir anticipée ».

En juillet, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificatif, le sénateur avait déposé un amendement visant à doter des universités de moyens supplémentaires, à hauteur de 80 millions d’euros, pour faire face au coût de l’énergie.

Lire notre article. PLFR : les changements du Sénat sur le budget

« Les facs n’ont jamais été une priorité pour le gouvernement »

« Au moment où je fais cet amendement, la situation des facs est connue. Même sans l’augmentation du prix de l’énergie, certaines facultés ont voté un budget en déficit. Mais elles n’ont jamais été une priorité pour le gouvernement », souligne Pierre Ouzoulias.

L’université de Strasbourg a vu ses dépenses d’électricité, de gaz et de chauffage passer de 10 millions d’euros en 2021 à 13 millions d’euros en 2022. Pour 2023, 20 millions ont été inscrits au budget prévisionnel.

Ironie de la situation, la faculté de Strasbourg est membre, avec notamment la Sorbonne, Aix-Marseille Université ou encore Paris Saclay, du réseau Udice, « un groupe de 10 grandes universités françaises œuvrant pour une recherche d’excellence, la performance de l’enseignement supérieur, et le développement d’écosystèmes d’innovation attractifs » peut-on lire sur leur site.

« Même le club des riches a des problèmes de chauffage », résume le sénateur communiste.

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Bayrou
8min

Politique

Annonces de François Bayrou sur les retraites : au Sénat, on salue « la politique des petits pas », mais on attend de voir les détails

François Bayrou a annoncé sa volonté de reprendre dans le prochain budget de la Sécu les avancées issues du conclave sur les retraites. Une décision relativement appréciée au Sénat. Le sénateur LR Philippe Mouiller demande cependant si c’est « réellement sans impact budgétaire ». « Tout ce qui est utile aux Français, on le prend », réagit pour sa part le socialiste Patrick Kanner, alors que les députés PS maintiennent leur motion de censure.

Le

Fermeture de la fac de Strasbourg : « Une catastrophe d’un point de vue pédagogique », pour le sénateur, Pierre Ouzoulias
5min

Politique

Retraites : François Bayrou s’engage à introduire dans le prochain budget de la Sécu les avancées du conclave

François Bayrou a tenté une nouvelle fois ce jeudi 26 juin de sauver le dossier des retraites. Devant la presse, le Premier ministre a longuement salué les « avancées » sur lesquelles se sont entendus les partenaires sociaux, malgré l’absence d’accord. Il s’est engagé à les présenter devant le Parlement à l’automne, tout en invitant syndicats et patronat à dépasser les derniers points de clivage, notamment sur la pénibilité.

Le

SIPA_00840320_000006
7min

Politique

Soumission chimique : le Sénat peut-il sanctionner Joël Guerriau ?

Malgré un procès requis à son encontre, le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Modem, Sandrine Josso, dans le but de commettre une agression sexuelle, s’accroche à son mandat depuis un an et demi. L’avocat de la députée a écrit à Gérard Larcher pour lui demander des « éclaircissements » sur les « mesures » envisagées à l’encontre du sénateur.

Le

Fermeture de la fac de Strasbourg : « Une catastrophe d’un point de vue pédagogique », pour le sénateur, Pierre Ouzoulias
3min

Politique

« On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien » : Frédéric Valletoux « s’interroge » sur l’existence du « socle commun » autour de François Bayrou

En difficulté sur le dossier des retraites, François Bayrou fait aussi face aux critiques de ses alliés pour « sa méthode ». Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 26 juin, le député (Horizons) Frédéric Valletoux appelle le Premier ministre au « sursaut » pour « animer le bloc central ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », déplore l’ex-ministre de la Santé.

Le