Le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a demandé mercredi "solennellement" au Premier ministre Edouard Philippe et au ministre de la Justice François Bayrou de s'exprimer au sujet des révélations du Canard enchaîné sur Richard Ferrand.
Sur les initiatives du gouvernement que le PS pourrait soutenir, M. Cambadélis a cité le projet de loi sur la moralisation de la vie publique. "Encore que, il faudrait qu'elle soit appliquée à M. Ferrand", a glissé ce député PS de Paris, qui sera opposé aux législatives dans la 16e circonscription au nouveau secrétaire d'Etat au numérique Mounir Mahjoubi (REM).
"Je demande tout simplement que le Premier ministre et surtout le Garde des Sceaux, qui nous a dit qu'il faisait de la transparence la question de son accord avec Emmanuel Macron, je demande solennellement qu'aujourd'hui ils s'expriment sur le sujet", a-t-il déclaré sur Radio Classique.
Selon le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne dont le ministre de la Cohésion des Territoires était à l'époque directeur général, ont choisi, entre trois propositions, de louer un local à une société immobilière appartenant à la compagne du futur ministre. Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, selon l'hebdomadaire, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.
"On ne sait pas ce qui s'est passé avec M. Ferrand, on ne sait pas ce qui est la position du gouvernement par rapport à ce ministre. Et on ne sait pas le contenu des ordonnances. Ca fait beaucoup de choses qu'on ne sait pas avant les législatives", a estimé le patron du PS, demandant à ce que l'on "éclaire les Français", notamment sur la réforme du code du travail par ordonnances voulue par le président Emmanuel Macron.
Dans un communiqué publié mercredi, les Jeunes socialistes "demandent solennellement au Président de la République et au Premier ministre de relever Richard Ferrand de ses fonctions suite aux révélations du Canard enchaîné".
"Si tel n'était pas le cas, la crédibilité de ce gouvernement sur la moralisation de la vie publique (...) serait sévèrement entachée", ajoute le communiqué.