Ferrand épinglé par Le Canard enchaîné, premier accroc du quinquennat Macron

Ferrand épinglé par Le Canard enchaîné, premier accroc du quinquennat Macron

Le quinquennat Macron connaît sa première fausse note avec une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné autour du ministre Richard...
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Par Baptiste PACE

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Le quinquennat Macron connaît sa première fausse note avec une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné autour du ministre Richard Ferrand, pièce maîtresse du nouveau président, alors que le gouvernement prépare un projet de loi de "moralisation de la vie publique".

Le parti Les Républicains, en pleine campagne pour les législatives après une présidentielle plombée par les affaires de François Fillon, a rapidement attaqué en annonçant mercredi son intention de saisir le parquet national financier (PNF) pour qu'il ouvre une enquête. Mais "les faits évoqués à ce stade n'entrent pas dans le champ de compétence du PNF", a fait savoir à l'AFP une source proche du dossier.

Le patron du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, a demandé "solennellement" à l'exécutif de s'exprimer tandis que Marine Le Pen est allée plus loin, demandant la "démission" de M. Ferrand, auteur selon la présidente du Front national d'un "enrichissement personnel parfaitement immoral".

Face à la polémique, l'entourage du Premier ministre Edouard Philippe a assuré à l'AFP que "la probité de Richard Ferrand" n'était "pas en cause". "Il ne saurait être question" de sa démission", a renchéri le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner.

Le ministre de la Cohésion des territoires, secrétaire général de La République en Marche! qu'il fut un des premiers à rejoindre en provenance du Parti socialiste, dénonce une "pseudo-affaire" en guise de "cadeau de bienvenue" pour son entrée au gouvernement.

Sur un autre volet dévoilé par Le Canard, l'embauche de son fils quelques mois comme collaborateur parlementaire, M. Ferrand a toutefois évoqué des regrets en déclarant à franceinfo: "Si c'était à refaire, je ne le referais pas".

Selon l'hebdomadaire satirique, en 2011, les Mutuelles de Bretagne dont M. Ferrand, pas encore député à ce moment-là, était le directeur général, souhaitent louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisissent, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à sa compagne.

- Une affaire qui 'tombe mal' -

Cette dernière, selon le journal, monte alors très rapidement une SCI et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux "en mauvais état". Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.

Richard Ferrand et Emmanuel Macron le 16 janvier 2017 à Châteaulin
Richard Ferrand eet Emmanuel Macron le 16 janvier 2017 à Châteaulin
AFP

"Les administratrices et les administrateurs du Conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre, pour les conditions de travail des salariés, pour la proximité avec les transports, qui était celle d'un local détenu par ma compagne", a détaillé M. Ferrand sur BFMTV, ajoutant que le local avait fait l'objet d'un "renouvellement de bail, donc ça veut dire que les gens se satisfont de l'endroit" où il est situé.

Mais cette affaire "tombe mal parce que ça crée la suspicion dans un contexte de suspicion", a admis M. Castaner, alors que le premier texte de loi annoncé par le nouvel exécutif est un projet de "moralisation de la vie publique" que le garde des Sceaux, François Bayrou, doit présenter avant les élections législatives (11-18 juin). Le ministre de la Justice a annoncé sur Twitter qu'il recevrait "les représentants des principaux partis politiques" au cours de l'élaboration de ce texte.

"Ça meurtrit évidemment Richard, qui est un homme d'une probité exceptionnelle (...) mais une chose est sûre, il n'y a rien d'illégal, il n'y a rien qui ne serait pas moral", a assuré M. Castaner.

Dans sa déclaration d'intérêts remplie en 2014 comme député auprès de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, M. Ferrand fait état de rémunérations comme directeur général des Mutuelles de Bretagne jusqu'en 2013 et dit conserver l'activité de "chargé de mission auprès de la direction générale", avec pour ce dernier poste une rémunération de 1.250 euros par mois.

Selon son entourage, il n'occupe plus cette fonction depuis décembre.

Dans son programme, Emmanuel Macron a dit vouloir interdire à tout élu ou ministre d'embaucher un membre de sa famille et, pour prévenir les conflits d'intérêts, empêcher les parlementaires d'exercer des activités de conseil parallèlement à leur mandat.

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