La semaine dernière, le Canard enchaîné révélait que Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, était à l’origine d’un montage immobilier réalisé lorsqu’il était à la tête des Mutuelles de Bretagne. Une opération légale mais qui aurait profité à sa compagne, mettant ainsi en doute sa probité. Par ailleurs, l’hebdomadaire indique que le député du Finistère a embauché son fils comme assistant parlementaire en 2014.
Mais le ministre n’est pas le seul du gouvernement Philippe à être empêtré dans des affaires puisque Marielle de Sarnez, ministre des Affaires européennes, est soupçonnée d’emplois fictifs concernant son ex-assistante parlementaire au Parlement européen. Une enquête préliminaire pour « abus de confiance » a été déclenchée par le parquet de Paris le 22 mars dernier. La députée européenne dément toute irrégularité.
« Tout ça est très malvenu car sont sur la sellette ceux qui étaient à l’avant-garde de cette dénonciation » d’un manque de moralité au sein de la sphère politique, constate Élisabeth Guigou. Elle estime toutefois que l’accusation portée à l’encontre de Marielle de Sarnez ne lui « paraît pas être de même nature que les affaires qui touchent le Front national ». Des eurodéputés FN, dont Marine Le Pen, sont en effet visés par une enquête similaire. « On parle d’une véritable industrie », renchérit la députée socialiste.
L’accusation portée à l’encontre de Marielle de Sarnez ne « parait pas être de même nature que les affaires qui touchent le Front national » selon Élisabeth Guigou
Pour l’instant, l’actuel ministre de la Justice, François Bayrou, n’a réagi à aucune des affaires. « Je comprends que le Garde des Sceaux garde une réserve de bon aloi pour des affaires qui sont devant la justice », commente celle qui a occupé ce poste sous le gouvernement Jospin. Elle regrette un climat de « soupçon a priori en raison de la multiplication des affaires qui ne concernent que quelques personnalités politiques et que quelques partis politiques », et préfère inviter le ministre de la Justice à ce qu’il reprenne la réforme constitutionnelle visant à garantir l’indépendance des magistrats du parquet, qu’elle avait portée il y a vingt et qui avait « été brutalement arrêtée par Chirac ».