Luc Carvounas, actuel sénateur PS et candidat aux législatives, a qualifié jeudi de "faute" l'affaire immobilière reprochée à Richard Ferrand, demandant ce "que pense le garde des Sceaux" François Bayrou, qui prépare un projet de loi de moralisation de la vie publique.
"Il y a une faute de la part de M. Ferrand, qui a laissé faire sa femme vis-à-vis de cette affaire", a lancé sur franceinfo M. Carvounas, pour lequel cela marque aussi "un premier couac dans le gouvernement" alors qu'"on a même repoussé d'un jour le premier conseil des ministres de ce quinquennat pour s'assurer que tout allait bien".
"Ce qui m'intéresse, ce n'est pas de savoir si M. Ferrand va démissionner ou pas", c'est de savoir ce "que pense le garde des Sceaux, François Bayrou (...) en train de rédiger un texte soi disant fondamental de ce quinquennat", a-t-il déclaré, affirmant qu'il voterait le projet de loi de moralisation s'il est élu député.
"J'attends du garde des Sceaux une réaction, c'est extrêmement important. S'il n'y a pas de réaction à la hauteur des enjeux censés être les nôtres dans ce texte, alors cela veut dire que nous sommes sur du cynisme, des mensonges, de l'hypocrisie et des coups de communication", a jugé le sénateur-maire d'Alfortville.
Il a aussi critiqué le ministre de la Cohésion des Territoires pour avoir "traité ça avec beaucoup de légèreté vis-à-vis de la presse en disant, un peu cynique, que c'était son premier +cadeau+ (...). Mais on nous regarde et il y a de la défiance envers les politiques".
M. Carvounas s'est aussi montré dubitatif sur l'absence totale d'argent public ayant pu bénéficier au centre de soins de la Mutuelle de Bretagne évoqué.
Selon Le Canard Enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne dont M. Ferrand, pas encore député à ce moment-là, était le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest pour ouvrir un centre de soins et choisi, entre trois propositions, celle d'une société immobilière appartenant à sa compagne.
Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3.000" six ans plus tard.
"Les administratrices et les administrateurs du Conseil d'administration, dont je ne suis pas, ont retenu la meilleure offre", a plaidé M. Ferrand mercredi.