Un an après l'arrivée massive de députés LREM à l'Assemblée, leur chef de file Richard Ferrand a indiqué qu'il réfléchissait à "passer la main" à mi-mandat, dans un entretien lundi au Figaro.
A mi-mandat, soit fin décembre 2019, "il faudra remettre à plat et en cause l'ensemble des responsabilités" exercées par des "marcheurs" à l'Assemblée, conformément à l'engagement pris il y a un an, a rappelé M. Ferrand, estimant que cela "ne veut pas dire organiser une vidange intégrale".
Le député du Finistère et ancien ministre sera-t-il candidat à sa succession à la tête du groupe LREM ? "Ça, nous verrons en son temps (...) Reparlons-en dans un an ! L'esprit des choses serait que je passe la main", répond-il.
Présider le groupe majoritaire, "ce n'est pas un chemin pavé de roses tous les jours" mais "les choses sont bien partagées entre difficultés et satisfactions", selon M. Ferrand.
Il y a un an, "on nous promettait les pires difficultés. Or, les textes de transformation adoptés démontrent qu'il y a bien, après débats, une unité de pensée et d'action qui s'élabore au sein de notre groupe" de 312 membres, souligne-t-il.
Le vote contre le projet de loi asile-immigration en avril du député Jean-Michel Clément a entraîné sa mise en retrait du groupe LREM. Et depuis ce lundi, jour anniversaire de l'élection de la nouvelle Assemblée, il siège parmi les non-inscrits, est-il écrit sur le site de l'Assemblée.
D'après M. Ferrand, il existe dans le groupe "des sincérités divergentes, mais aucune volonté de nuire au travail commun".
Il compare la démarche d'Emmanuel Macron, "la création d'un rassemblement autour d'un socle de valeurs, d'une vision et d'une démarche", à "ce que le général de Gaulle a cherché à faire en 1958".
Avec le groupe MoDem allié (47 membres), M. Ferrand reconnaît que "parfois, il y a des divergences" mais "les collègues ont appris à se connaître, à s'apprécier, et les échanges s'améliorent chaque jour".
Porte-parole des députés LREM, Olivia Grégoire a jugé sur Europe 1 que son groupe "n'est pas caporalisé" et qu'il "n'y a pas une ligne doctrinaire à laquelle nous serions contraints de nous tenir". "Je me rappelle des procès en +godillerie+ qu'on nous faisait il y a un an, force est de constater qu'aujourd'hui on est capable de s'émanciper un peu", a ajouté la députée de Paris.
Maintenant "j'ai le sentiment d'un groupe très énergique et c'est plutôt sain même si parfois ça peut frotter un peu", a conclu Mme Grégoire.