Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, désormais mis en examen pour "prise illégale d'intérêts", est un proche parmi les proches...
Ferrand, un incontournable de la macronie en pleines turbulences
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, désormais mis en examen pour "prise illégale d'intérêts", est un proche parmi les proches...
Par Jérémy MAROT
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Le président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand, désormais mis en examen pour "prise illégale d'intérêts", est un proche parmi les proches du chef de l'Etat Emmanuel Macron.
Parlementaire méconnu il y a encore trois ans, devenu le quatrième personnage de l'Etat en septembre 2018, Richard Ferrand, 57 ans, a émergé dans le sillage du météore Emmanuel Macron, dont il fut l'un des tout premiers soutiens.
Le costume d'homme de confiance de cet Aveyronnais, fils d'un artisan du bâtiment et d'une employée de commerce, Breton depuis 1991, ne semble pas s'être élimé au fil des années.
En 2015, il ferraille à l'Assemblée dans la peau du rapporteur général de la loi du ministre de l'Economie Macron. En 2016, il structure ex nihilo le parti En Marche!, avant de prendre la tête en 2017 d'un groupe inexpérimenté de quelque 300 députés, pour voter les réformes du nouveau président.
Un ministre vante "son engagement, son sens du sacrifice", qui lui vaut l'"affection" du président.
Il y a un an, son nom a émergé comme une évidence après le départ du perchoir pour le ministère de la Transition écologique de François de Rugy.
Poser ses valises à l'hôtel de Lassay a sonné comme une respiration pour ce fumeur invétéré, éprouvé par 15 mois parfois électriques à la tête du contingent LREM de l'Assemblée, entre gestion des ambitions, couacs et psychodrames. "Ce n'est pas un bon manager", lui reprochait une députée LREM, alors que d'autres le trouvaient trop distant, trop directif, ou trop absent.
Richard Ferrand et Emmanuel Macron aux assises des maires bretons le 3 avril 2019 à Saint-Brieuc
POOL/AFP
En prenant de la hauteur au perchoir, cet élu au parcours d'abord modeste (conseiller général du Finistère de 1998 à 2011, conseiller régional depuis 2010) avant de devenir en 2012 député du Finistère, a redoré son blason auprès des "marcheurs". Moins dans les vestiaires et davantage au front, "il a une autorité politique au sein de la majorité", salue un parlementaire.
- Épée de Damoclès -
A maintes reprises, Richard Ferrand a fait le lien avec l'Elysée, où il est régulièrement reçu et où il fait entendre sa sensibilité d'ancien socialiste (37 années de cotisation) converti au "et de droite et de gauche". Il est "un des rares qui s'engueulent avec le président", selon un proche.
Le président de l'Assemblée a su aussi apaiser les relations avec les oppositions, qui s'étaient tendues sous l'ère Rugy.
Démonstration en février dernier en pleine vague d'antiparlementarisme dans le sillage des "gilets jaunes": les patrons des groupes, de Christian Jacob (LR) à Jean-Luc Mélenchon (LFI), font une entrée ensemble dans l'hémicycle, derrière Richard Ferrand, pour montrer leur "unité".
Le propre domicile privé du titulaire du perchoir dans le Finistère venait d'être l'objet d'une tentative d'incendie.
Mais au printemps, la réforme à marche forcée du règlement intérieur de l'Assemblée, pour "moderniser" l'institution, lui attire des inimitiés, les oppositions se disant "muselées".
L'affaire immobilière qui lui vaut sa mise en examen pèse comme une épée de Damoclès depuis plus de deux ans sur cet ancien journaliste, directeur général des Mutuelles de Bretagne de 1998 à 2012.
L'histoire, révélée en mai 2017, lui a déjà coûté son éphémère portefeuille de ministre de la Cohésion des territoires, abandonné un mois plus tard pour la tête du groupe. Cet épisode "d'une violence inouïe", selon un macroniste, a aussi laissé des cicatrices personnelles importantes, notamment pour sa compagne, également mise en cause, et ses trois enfants de 29, 16 et 11 ans.
Mais l'affaire n'a semble-t-il pas entamé la fidélité du chef de l'Etat, qui lui conserve "toute sa confiance", comme il l'a fait savoir dès jeudi matin.
Un mois après l’adoption du projet de loi contre la vie chère, le Sénat a inscrit dans le budget 2026 l’un des engagements du gouvernement après les manifestations qui avait secoué la Martinique l’année dernière. Alors qu’il est prévu jusqu’à fin 2027, les élus ont voté le taux de TVA à 0 % sur les produits de première nécessité en Guadeloupe, Martinique et à La Réunion.
Visé par plusieurs enquêtes, le maire de Fréjus, David Rachline, a annoncé mardi sa démission de la vice-présidence du Rassemblement national. À 37 ans, l’un des plus anciens cadres du mouvement dit vouloir éviter que les accusations le visant ne parasitent la campagne du RN.
Un mois après la publication d’une tribune cosignée par 2 000 patrons dénonçant la « spirale fiscale dangereuse » du budget, Sébastien Lecornu leur répond sur les réseaux sociaux et leur rappelle que le vrai danger, « c’est l’absence de budget ». Une réponse qui ne satisfait pas les sénateurs LR de la délégation aux entreprises
Invité de la matinale de Public Sénat, le chef de file des députés Modem, Marc Fesneau se montre optimiste quant à la possibilité de nouer un compromis. L’ancien ministre de l’Agriculture demande néanmoins aux socialistes de réaliser encore certains efforts pour arriver au « point d’équilibre ».