Fessenheim : l’annulation du décret « ne change pas le calendrier de fermeture », estime Ronan Dantec
Le sénateur écologiste de Loire-Atlantique estime que la décision du Conseil d'État ne change rien à la fermeture programmée des deux plus anciens réacteurs nucléaires français.

Fessenheim : l’annulation du décret « ne change pas le calendrier de fermeture », estime Ronan Dantec

Le sénateur écologiste de Loire-Atlantique estime que la décision du Conseil d'État ne change rien à la fermeture programmée des deux plus anciens réacteurs nucléaires français.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Nouveau rebondissement dans le feuilleton de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, sur laquelle se sont engagés François Hollande et Emmanuel Macron. Le Conseil d’État a annulé le décret qui avait été pris en avril 2017. La plus haute juridiction administrative a estimé que la décision du gouvernement n’a pas été « légalement prise », étant donné qu’EDF n’a pas formulé de demande pour la fermeture de la centrale.

« Je ne pense pas à ce stade que cela change le calendrier de fermeture. Cela change peut-être le cadre administratif de la fermeture », a régi le sénateur écologiste Ronan Dantec (groupe RDSE) au micro de Public Sénat. « Si EDF veut respecter la volonté de l’État, alors de toute manière il n’investira pas en 2020 et donc il n’aura plus l’autorisation d’exploiter de la part de l’ASN [l’Autorité de sûreté nucléaire]. »

Lundi 22 octobre, l’ASN avait indiqué dans une note d’information qu’EDF n’envisageait plus le fonctionnement des deux réacteurs de la doyenne des centrales nucléaires françaises. L’opérateur n’a, en effet, pas engagé de travaux pour que les deux réacteurs puissent fonctionner au-delà de leur quatrième examen décennal (2020 pour le réacteur numéro 1 et 2022 pour le réacteur numéro 2).

Le gendarme du nucléaire a rappelé à EDF, dans un courrier daté du 19 octobre, que l’entreprise devait fournir une déclaration d’arrêt définitif pour le premier réacteur « dans les meilleurs délais ».

« Pas une question administrative » mais « une question politique »

Selon le sénateur écologiste de Loire-Atlantique, ramener la part du nucléaire à 50% dans le mix énergétique « le plus vite possible » n’est « pas une question administrative » mais « une question politique ». « Si EDF veut respecter la décision de l’État, la décision du législateur – puisque c’est une loi que nous avons votée ici – alors il peut fermer quand il le veut […] Donc je pense qu’il ne faudra pas qu’on se retranche derrière l’administratif, quand on est une entreprise d’État […] Fessenheim fermera entre 2020 et 2022, je ne crois pas que la décision du Conseil d’État le remette en cause », souligne Ronan Dantec.

Deux heures après la publication de la décision du Conseil d’État, le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy, a souligné que la fermeture de la centrale était « enclenchée de façon irréversible » et qu’elle aboutirait « d’ici 2022 ». « Un nouveau décret sera pris en temps utiles », a-t-il précisé.

Le successeur de Nicolas Hulot avait en outre dissocié cet automne le calendrier de fermeture de Fessenheim de celui de la mise en service de l’EPR de Flamanville. La mise en service du réacteur de nouvelle génération implanté dans la Manche avait longtemps conditionné la retraite de la centrale alsacienne, mais le chantier a pris du retard. Beaucoup de retard. Son réacteur ne sera pas en service commercialement avant 2020. Une échéance bien loin de l’objectif de démarrage qui avait été fixé pour 2012.

Partager cet article

Dans la même thématique

Fessenheim : l’annulation du décret « ne change pas le calendrier de fermeture », estime Ronan Dantec
6min

Politique

« Nous allons entrer en résistance » : PS, PCF et Ecologistes unis au Sénat « face à une droite réactionnaire » sur le budget de la Sécu

Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.

Le

Fessenheim : l’annulation du décret « ne change pas le calendrier de fermeture », estime Ronan Dantec
6min

Politique

Budget 2026 : Wauquiez et Retailleau affichent leur « ligne commune » et appellent Lecornu à prendre ses responsabilités

Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.

Le

Lyon : Global Cannabis March
3min

Politique

Budget de la Sécu : les sénateurs écologistes veulent créer une taxe sur le cannabis

Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».

Le

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le