« Fête » anti-Europacity au nord de Paris, des élus locaux réaffirment leur soutien au projet
"On ne va pas respirer du béton": des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche au nord de Paris pour "fêter" et...

« Fête » anti-Europacity au nord de Paris, des élus locaux réaffirment leur soutien au projet

"On ne va pas respirer du béton": des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche au nord de Paris pour "fêter" et...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

"On ne va pas respirer du béton": des centaines de personnes se sont rassemblées dimanche au nord de Paris pour "fêter" et défendre les terres agricoles où promoteur et élus locaux souhaitent voir s'élever le mégaprojet contesté Europacity, a constaté une journaliste de l'AFP.

En bordure de 2x2 voies et au milieu des champs qui couvrent la zone dite du "triangle de Gonesse" (est du Val-d'Oise), ces opposants célébraient - avec fanfare, clowns et débats - la "fête des terres de Gonesse". Ils refusent l'"artificialisation" de ces parcelles, rares vestiges agricoles en banlieue parisienne.

Immochan, la filiale immobilière du groupe Auchan, et le conglomérat chinois Wanda, prévoient d'y construire le complexe de commerces et de loisirs Europacity. Avec un budget de 3,1 milliards d'euros, ils espèrent créer 10.000 emplois et attirer 31 millions de visiteurs (gratuits et payants) par an.

Le projet est contesté autant par les milieux écologistes à l'origine de la manifestation de dimanche, que par des fédérations de commerçants inquiètes du risque de "cannibalisation" de leur activité.

Il est au contraire défendu par les élus locaux qui ont organisé une conférence de presse dimanche matin à la mairie de Gonesse, autour du maire socialiste Jean-Pierre Blazy.

Le vice-président LR du conseil départemental Philippe Sueur, la députée LREM de la circonscription Zivka Park, les sénateurs Arnaud Bazin et Rachid Temal, respectivement LR et PS : tous ont affirmé qu'Europacity allait contribuer au développement de cette zone déshéritée du Val-d'Oise.

Assis au premier rang, le directeur général d'Europacity Benoît Chang n'a pas pris la parole.

"Une minorité agissante met en cause un choix très majoritaire du département", a affirmé Arnaud Bazin, mettant en garde contre le "précédent" du projet d'aéroport Notre-Dame-des-Landes, initié en 1963 avant d'être abandonné cette année.

Jean-Pierre Blazy a lui déploré l'"intégrisme écologique" des opposants.

Ces derniers avaient soufflé en février en raison d'une étude d'impact jugée "insuffisante", la justice administrative avait annulé l'arrêté de création de la zone d'aménagement du triangle de Gonesse - 280 hectares dont 80 destinés à Europacity. L'Etat a depuis fait appel.

"Beaucoup croyaient à tort qu'on avait gagné. Il faut maintenant que la mobilisation progresse", a déclaré à l'AFP Bernard Loup, président du collectif d'opposants CPTG.

"On ne va pas respirer du béton", "ici futur ZAD" (zone à défendre), pouvait-on lire dimanche sur des pancartes autour du potager planté par le collectif. Une tour de fortune a été érigée, d'où les manifestants pouvaient dominer le site, situé entre les aéroports de Roissy et du Bourget, à 15 km au nord de Paris.

Plusieurs responsables politiques sont venus les soutenir, dont le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent, l'eurodéputé écologiste Yannick Jadot et la députée France insoumise Clémentine Autain.

"Ceux qui essaient de mettre les mains sur ces terres font prévaloir la logique du fric", a déclaré Pierre Laurent.

Outre Europacity, une gare du Grand Paris Express et un quartier d'affaires doivent sortir de terre. Depuis que le gouvernement a décidé de reporter à 2027 la construction de la gare, Europacity ne prévoit plus que d'ouvrir partiellement en 2024, quand Paris accueillera les Jeux Olympiques.

Partager cet article

Dans la même thématique

« Fête » anti-Europacity au nord de Paris, des élus locaux réaffirment leur soutien au projet
3min

Politique

Héritage des Jeux : « En 6 ans, on a pu faire ce qu’on aurait dû faire en 30, 35 ans » affirme le sénateur de Seine-Saint-Denis Adel Ziane

Une croisière sur le canal Saint-Denis, des visites des sites olympiques de Paris 2024… Et si les Jeux avaient transformé l’image de la Seine-Saint-Denis au point de rendre ce département plus touristique ? Un an après les JOP, quel est le résultat ? La Seine-Saint Denis a-t-elle changé de visage ? Oui, déclare le sénateur du département Adel Ziane, dans l’émission Dialogue Citoyen, présentée par Quentin Calmet.

Le

« Fête » anti-Europacity au nord de Paris, des élus locaux réaffirment leur soutien au projet
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

« Fête » anti-Europacity au nord de Paris, des élus locaux réaffirment leur soutien au projet
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le