Feu vert de l’Assemblée à la transformation facilitée de bureaux en logements
L'Assemblée nationale a donné son aval jeudi soir à une transformation facilitée de bureaux vides en logements, "un progrès"...

Feu vert de l’Assemblée à la transformation facilitée de bureaux en logements

L'Assemblée nationale a donné son aval jeudi soir à une transformation facilitée de bureaux vides en logements, "un progrès"...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a donné son aval jeudi soir à une transformation facilitée de bureaux vides en logements, "un progrès" selon le gouvernement, mais qui conduit pour la gauche à "oublier" la mixité sociale et "faire sauter des garde-fous".

Le projet de loi "Elan", examiné en première lecture, entend renforcer l'attractivité de la transformation de bureaux en logements en accordant un "bonus de constructibilité", c'est à dire des droits à construire supplémentaires (fixés à 30%). Il permet aussi de déroger aux obligations de mixité sociale prévues par les plan locaux d'urbanisme (PLU), sauf dans les communes "carencées" en logements sociaux.

Selon Séverine Gipson (LREM), la disposition va permettre "une réelle embellie sur le front du logement en transformant des milliers de bureaux vacants en logements", notamment dans la capitale.

Mais l'ex-ministre PRG du Logement Sylvia Pinel a vu dans cet article "un recul important" car il "remet en cause les avancées de la loi égalité et citoyenneté qui avait permis que la mixité sociale soit un objectif dans la construction de logements".

"Normalement ce texte devrait permettre à la fois la construction de logements tout en assurant la mixité", a abondé le socialiste François Pupponi, reprochant au gouvernement d'"oublier" cet aspect et estimant que si "là où il y a des bureaux" on ne construit pas de logements sociaux, "on ne risque pas de régler le problème de la ghettoïsation".

"Vous faites sauter des garde-fous sur la réalisation de plus-values immobilières", a aussi affirmé Valérie Rabault (PS) à l'attention de la majorité.

"Tout cela est davantage fait pour la spéculation", a lancé à son tour l'Insoumis Eric Coquerel, tandis que Stéphane Peu (PCF) a vu dans cette disposition "une petite touche qui parsème cette loi et qui entame la loi SRU (imposant aux communes un quota de logements sociaux) dans ses fondamentaux".

"Ce que nous proposons est un progrès" alors que "jusqu'ici, les propriétaires de ces bureaux voulaient les laisser vacants", a affirmé de son côté le ministre de la Cohésion des territoires Jacques Mézard.

Sur cet "article important" alors qu'il y a "des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux vacants dans les zones tendues", le secrétaire d'Etat Julien Denormandie a récusé tout "détricotage" de la loi SRU.

S'agissant de la mixité sociale, il a souligné que "les autorisations restent dans la main du maire", notant aussi que dès lors qu'une commune est carencée en logements sociaux, les avantages ne s'appliquent pas.

La loi "fait à la fois la carotte et le bâton" avec des incitations et la possibilité pour le préfet de réquisitionner ces bureaux pour faire de l'hébergement d'urgence, a-t-il affirmé.

Un amendement Nouvelle gauche, adopté avec l'aval du gouvernement, a prévu que ces réquisitions ne pourront se faire dans les quartiers prioritaires qu’après l’accord du maire, afin de ne pas amplifier "l’empilement de la misère" dans ces territoires.

Dans la même thématique

Feu vert de l’Assemblée à la transformation facilitée de bureaux en logements
3min

Politique

« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.

Le

Feu vert de l’Assemblée à la transformation facilitée de bureaux en logements
3min

Politique

Un an après la dissolution : « Les Français ont le sentiment que la France fait la planche » selon le politologue Brice Teinturier

Un an après la dissolution voulue par Emmanuel Macron, le paysage politique français semble avoir évolué vers un blocage institutionnel. A l’Assemblée, l’absence de majorité empêche les textes d’être votés. Pire, des motions permettent d’enjamber l’examen à l’Assemblée pour que le débat soit tranché en commission mixte paritaire. Comment la dissolution a-t-elle modifié le fonctionnement des institutions ? C’est la question à laquelle répondent les invités de Rebecca Fitoussi et Jean-Pierre Gratien dans cette émission spéciale sur la dissolution, un an après.

Le

Feu vert de l’Assemblée à la transformation facilitée de bureaux en logements
4min

Politique

Un an après la dissolution, Gérard Larcher estime que « c'est la présidentielle qui redonnera le nouveau souffle dont nous avons besoin »

Invité de Public Sénat ce vendredi 6 juin, le président du Sénat est longuement revenu sur la situation du pays. À ses yeux, seule la prochaine présidentielle permettra de mettre fin au blocage politique lié à la dissolution. Evoquant également l’urgence budgétaire, il estime que « l’année blanche est une piste sérieuse ».

Le