Le député LREM Jean-Michel Fauvergue, ancien patron du Raid, a proposé de centrer la surveillance des fichés S --des individus présentant un risque d'atteinte à la "sûreté de l'Etat"-- sur les profils jugés les plus à risque, lundi matin sur Radio Classique.
Il suggère de "séparer le bon grain de l'ivraie", en confiant à un "groupe de haut niveau" le soin de "purger le bas du spectre des fichés S."
"Parmi les fichés S, il n'y a pas que du terrorisme, il faut faire le tri", a ajouté M. Fauvergue, qui juge impossible la surveillance de chaque individu fiché S ou recensé dans le FSPRT (Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste).
Le fichier "S" regroupe plus de 10.000 personnes, dont pour moitié environ des islamistes radicaux ou des individus pouvant avoir un lien avec la mouvance terroriste.
Pour opérer la sélection qu'il préconise, l'élu de Seine-et-Marne prône le recours aux "visites domiciliaires administratives", afin de "purger des cibles qui ne sont plus actuelles."
M. Fauvergue refuse en outre l'expulsion indiscriminée des personnes faisant l'objet d'une fiche S.
"Peut-être qu'il faudrait envisager, pour les gens expulsables, des expulsions sur le fait qu'ils représentent un danger particulier et sur l'urgence absolue parce qu'ils représentent un danger à l'ordre public", avance l'ex-patron du Raid.
La droite et l'extrême droite réclament l'expulsion des étrangers radicalisés, une mesure déjà employée actuellement à l'encontre de personnes jugées particulièrement dangereuses. Selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, 20 étrangers radicalisés en situation régulière ont ainsi été expulsés du territoire français en 2017, un chiffre "jamais atteint auparavant", avait-il noté le 31 mars.
L'intervention de M. Fauvergue intervient deux jours après une attaque au couteau perpétrée dans le quartier de l'Opéra-Garnier à Paris. L'assaillant, dont le groupe État islamique a revendiqué l'attentat, a poignardé mortellement un passant avant d'être abattu par les forces de l'ordre.
Il était fiché S depuis l'été 2016 et était inscrit au FSPRT, "plutôt" en raison de "ses relations" que de "son propre comportement, ses agissements et prises de position", selon une source proche du dossier.