Filles de Le Roux: le « ras-le-bol » des collaborateurs va croissant

Filles de Le Roux: le « ras-le-bol » des collaborateurs va croissant

L'emploi par Bruno Le Roux de ses filles adolescentes en CDD à l'Assemblée a ajouté mardi au "ras-le-bol" des syndicats de...
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L'emploi par Bruno Le Roux de ses filles adolescentes en CDD à l'Assemblée a ajouté mardi au "ras-le-bol" des syndicats de collaborateurs parlementaires, déjà fort depuis l'affaire Fillon, qui plaident pour un contrôle.

"Ras-le-bol d'être sous le feu de l'actualité, qui plus est pour déformer notre métier!", s'est exclamé auprès de l'AFP Gonzague de Chantérac, représentant CFTC au Parlement et collaborateur d'un député LR, soulignant la "passion" et "l'abnégation" nécessaires pour travailler de longues heures aux côtés des parlementaires.

Thierry Besnier, secrétaire général du SNCP-FO, a évoqué une "atmosphère lourde". A ses yeux, "quelques députés font du mal aux autres parlementaires".

Selon Quotidien, le ministre de l'Intérieur, lorsqu'il était député PS, a employé ses filles, alors qu'elles étaient lycéennes puis étudiantes, en cumulant respectivement 14 et 10 CDD entre 2009 et 2016, pour un montant total de quelque 55.000 euros. Certains CDD ont pu avoir lieu en même temps que des stages en entreprise ou sur le temps universitaire.

"Il va falloir que l'Assemblée se pose véritablement la question du contrôle" de l'activité des collaborateurs, a jugé le responsable CFTC, pour lequel les révélations sur M. Le Roux font figure de "dernier rappel à ceux qui n'ont pas compris" après les emplois présumés fictifs dans la famille de François Fillon.

Le président de l'Assemblée Claude Bartolone (PS) a suggéré comme possible "piste" de réforme après l'affaire Fillon un "mécanisme de contrôle sur l’ensemble des emplois" de collaborateurs, en renvoyant les décisions à la prochaine législature.

Jusqu'alors, les collaborateurs sont recrutés librement sur la base d’un contrat de droit privé par le député, qui a la qualité d’employeur et qui est seul à même de déterminer leurs conditions de travail, dans le respect des règles de droit commun, a rappelé l'Assemblée.

Concernant les filles de M. Le Roux, "y a-t-il eu réalité de l'emploi? C'est la seule question qui vaille", a glissé un collaborateur socialiste, abattu. C'est "vraiment se foutre de la gueule du monde", jugeait une collaboratrice PS, "catastrophée".

"Nous avions communiqué avec Bruno Le Roux dès 2013 sur le statut de collaborateur et pas de réponse… nous avions une occasion en or d'avancer" sous cette législature, a aussi regretté le collaborateur.

Un accord collectif a été approuvé fin 2016 à l'Assemblée, embryon d'un statut inexistant, et prévoyant une prime de précarité en fin de mandat. Mais il ne sera sans doute pas étendu à toute la profession et reste insuffisant, d'après l'ensemble des syndicats.

Fin février, au dernier jour des travaux de cette législature, M. Bartolone a annoncé un groupe de travail notamment sur "les règles d’emploi des collaborateurs des députés", qui ne s'est pas encore réuni.

Ce groupe n'associe pas les syndicats, déplorent leurs représentants.

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