François Fillon a estimé que ses "36 ans au service du pays" lui donnaient "plus d'autorité morale" pour gouverner le pays que les "trois ans passés à la banque Rothschild" d'Emmanuel Macron, dans un entretien à La Voix du Nord à paraître mardi.
Interrogé sur une remarque du candidat d'En Marche! qui jugeait que celui de la droite et du centre n'avait plus l'autorité morale pour être président après les affaires, François Fillon a répliqué: "Trente-six ans de service du pays me donnent plus d'autorité morale que trois ans passés à la banque Rothschild ! Les leçons de M. Macron, ça va."
"Pendant ces 36 ans, j'ai géré ma commune, je l'ai développée, j'ai été élu à plus de 70% à chaque fois, j'ai développé ma région, privatisé les télécoms, fait la réforme des retraites, j'ai été Premier ministre pendant une crise financière très difficile, je pense que cela me donne de l'autorité morale", a-t-il insisté.
François Fillon a également critiqué Jean-Luc Mélenchon, certes "un homme de culture" qui a "du talent" mais qui est "surestimé" et dont la montée dans les sondages relève de "l'émotionnel".
"Il y a une crise des partis de gouvernement incontestable parce qu'ils n'arrivent pas à réduire le chômage et la dette et que les Français sont exaspérés", a-t-il reconnu.
"C'est pour cela que je propose un programme de transformation très profonde, même si beaucoup de mes amis me disent que c'est trop difficile et que je ne devrais pas dire la vérité, que je devrais enjoliver", a-t-il ajouté.
"Ma conviction est que c'est l'élection de la dernière chance. Ou bien on arrive à mettre en place une politique de sursaut, ou bien on va vers une vraie catastrophe politique, économique et sociale", a souligné le candidat.
François Fillon, qui se rendra mardi à Calais, propose "une réforme du droit d'asile" afin d'obtenir "des délais de retour raisonnables" concernant les migrants déboutés.
"Cela nécessite de discuter avec la Grande-Bretagne" pour renégocier les accords du Touquet imposant à la France le contrôle de la frontière, a-t-il déclaré.
Il faut que la Grande-Bretagne "participe aussi aux retours dans les pays d'origine", a affirmé François Fillon, qui veut mener avec elle "l'aide aux pays d'origine en échange d'une coopération en matière de retour".