François Fillon a obtenu de l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière un prêt de 50.000 euros, sans intérêts et non déclaré à l'instance ad hoc, a confirmé mardi à l'AFP l'avocat du candidat de la droite à la présidentielle, après de nouvelles révélations du Canard enchaîné.
"Est-ce que ce prêt intégralement remboursé est illégal, est-ce que c'est immoral, est-ce que c'est inacceptable? Non", a réagi Me Antonin Lévy, sans préciser la date à laquelle a eu lieu le remboursement.
Lors de son audition le 30 janvier, dans le cadre de l'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs de son épouse et de deux de ses enfants, M. Fillon a "spontanément" dit aux enquêteurs qu'il avait "oublié" de mentionner ces 50.000 euros dans sa déclaration de patrimoine à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), selon Me Lévy.
L'avocat de M. Ladreit de Lacharrière, Me Emmanuel Brochier, a également confirmé à l'AFP ce prêt. Il "a existé et il a été remboursé. C'est un non-événement", a déclaré le conseil du PDG de Fimalac, proche de longue date de M. Fillon. Me Brochier n'a pas précisé les raisons, ni la date de ce prêt, qui remonte selon Le Canard à 2013, année où l'épouse de M. Fillon, Penelope, était notamment salariée de La Revue des deux mondes, propriété de M. Ladreit de Lacharrière.
Selon le Code général des impôts, tout prêt supérieur à 760 euros doit être déclaré par l'emprunteur. Toute possession de somme de plus de 10.000 euros doit en outre être déclarée par les élus concernés à la HATVP.
"L'+oubli+ pourrait coûter cher au candidat à la présidentielle", écrit Le Canard enchaîné, en soulignant que d'autres élus, comme le député Patrick Balkany et le sénateur Serge Dassault, tous deux Les Républicains, "ont déjà été poursuivis, voire condamnés, pour avoir commis ce genre de délit".
- 'Manquements' de Fillon -
Le réquisitoire du parquet national financier -qui a ouvert une information judiciaire sur les emplois présumés fictifs de la famille Fillon- vise entre autres des "manquements aux obligations de déclaration" du candidat auprès de la HATVP.
M. Fillon a lui-même annoncé le 1er mars qu'il était convoqué le 15 mars par les juges d'instruction en vue de son éventuelle mise en examen.
M. Ladreit de Lacharrière a lui aussi été entendu par les enquêteurs sur les conditions d'emploi de Mme Fillon, rémunérée 5.000 euros brut par mois entre 2012 et 2013 par La Revue des deux mondes.
Le PDG de Fimalac -qui possède la 23e fortune de France, estimée à 2,4 milliards de dollars en 2016 par le magazine Forbes- a été élevé en 2011 à la dignité de grand'croix de la Légion d'honneur, la plus haute distinction de l'ordre, "sur le rapport du Premier ministre" de l'époque, c'est-à-dire M. Fillon.
François Fillon et le financier Marc Ladreit de Lacharrière
AFP
"Je suis très choqué de lire que certains articles font un lien entre mon élévation au grade de grand'croix de la Légion d'honneur (1er janvier 2011) et l'emploi de Mme Penelope Fillon à La Revue des deux mondes (4 mai 2012)", avait déclaré début février à l'AFP M. Ladreit de Lacharrière.
Mme Fillon "a bien signé deux ou peut-être trois notes de lecture", mais "à aucun moment (...) je n'ai eu la moindre trace de ce qui pourrait ressembler à un travail de conseiller littéraire", avait pour sa part déclaré le directeur de la revue d'alors, Michel Crépu, dans les colonnes du Canard enchaîné lorsque l'hebdomadaire a révélé l'affaire fin janvier.
Interrogée dimanche dans Le Journal du Dimanche sur son travail pour la revue, Mme Fillon a affirmé avoir "remis dix notes aux enquêteurs", dont deux publiées, et "des fiches de lecture".
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