Fillon cherche à reprendre la main, Bayrou réclame son retrait
François Fillon veut tenter de reprendre la main dans la tempête née de soupçons d'emplois fictifs, alors qu'une partie de la droite cherche un...
Par Nadège PULJAK
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François Fillon veut tenter de reprendre la main dans la tempête née de soupçons d'emplois fictifs, alors qu'une partie de la droite cherche un éventuel plan B et que le centriste François Bayrou a réclamé son retrait.
Après un week-end où Emmanuel Macron, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon ont fait assaut de meetings et où Benoît Hamon a lancé sa candidature, le candidat de la droite se prépare à s'expliquer longuement lundi dans un média, selon plusieurs sources.
"Fillon ne renoncera pas" mais "il va changer de stratégie, être plus offensif dans sa défense", a assuré un de ses proches à l'AFP. "Je n'exclus pas qu'il reconnaisse ses erreurs", a glissé le même. "La vraie force de Fillon, c'est qu'il n'y a pas de plan B. Sauf un plan Bérézina. Il a gagné sur une ligne idéologique claire: transformation économique radicale et conservatisme sociétal".
Son état-major se réunira à 18 heures au siège de campagne, Porte de Versailles, pour finaliser sa nouvelle stratégie.
Pour un ancien ministre filloniste, qui ne voit pas non plus "une autre scénario de substitution s'imposer", M. Fillon "reste un très bon candidat. Il y a beaucoup de positif dans la balance mais il faut qu'il soit à l'initiative car nos électeurs sont troublés à juste titre. Je pense qu'il peut s'en tirer, sauf nouvelle surprise", affirme cet élu francilien.
François Bayrou, patron du MoDem, le 25 septembre 2016 à Guidel en Bretagne
AFP/Archives
Les précédentes "surprises" étaient venues du Canard enchaîné qui, deux semaines de suite, avait évoqué des emplois présumés fictifs d'assistants parlementaires de l'épouse de M. Fillon et de deux de ses enfants. Le parquet national financier a ouvert une enquête suite à ses révélations. Le candidat, son épouse et plusieurs membres de son entourage ont été entendus.
Dimanche, François Bayrou, qui soutenait Alain Juppé pour la primaire et serait prêt à "l'aider" s'il revenait dans le jeu, a considéré que "les Français pensent, et je pense comme eux", que François Fillon "n'a pas d'autre solution" que de se retirer. Il a vu dans cette affaire "une atteinte à la décence", en contradiction avec un programme demandant "des sacrifices", et rend "impossible une candidature, une campagne".
- Colère des électeurs -
L'ancien Premier ministre, peut-être rasséréné par un sondage du JDD selon lequel 64% des Républicains sont pour le maintien de sa candidature contre 68% de l'ensemble des Français qui ne le souhaitent pas, tenterait de prendre de court les députés LR, à la veille de leur réunion mardi à l'Assemblée.
Certains sont très remontés après un week-end dans leur circonscription, où ils ont parfois dû affronter la colère de leurs électeurs. "Les élus tiennent mais pas le terrain. Notre parti ne peut plus faire campagne", se plaignait un cadre LR.
La députée-maire filloniste de Morteau, Annie Genevard à Paris le 11 mars 2015
AFP/Archives
"Dans ma commune, j'ai fait arrêter la distribution des tracts" car "ça se passait très mal pour nos militants sur le terrain", assurait un député-maire de la région parisienne, concernant le tract tiré à 4 millions d'exemplaires proclamant "stop à la chasse à l'homme", "trop c'est trop".
A ses yeux, "bien sûr qu'il y a un plan B. C'est Alain Juppé. Il faut que Fillon +débranche+. Sinon, c'est la cata. Il nous emmène dans la falaise. S'il va à la présidentielle, c'est foutu pour la droite".
"Les retours de terrain sont très mauvais. L'image de probité de François Fillon est ternie. Il a abusé du système, le coup de ses enfants ne passe pas", considérait un autre élu, rappelant l'épisode de l'organisme dont l'ex-président Nicolas Sarkozy, qui voulait y nommer son fils président, "ne s'est jamais remis". "Juppé pourrait remplacer Fillon mais il faudrait qu'il muscle son programme sur le régalien", ajoutait le même.
Dans le Doubs, la députée-maire filloniste de Morteau, Annie Genevard, a retenu d'"une longue séance sur l'affaire" du comité départemental "de la colère, de la déception, de la crainte mais seuls deux ou trois sur la soixantaine de participants ont demandé un plan B et le départ de François Fillon".
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