François Fillon, candidat de la droite pour 2017, a demandé mardi aux députés Les Républicains (LR) de "ne pas céder aux sirènes de l'immobilisme", alors que son projet sur la Sécurité sociale fait l'objet de multiples critiques.
"Je vous demande de ne pas céder aux sirènes de l'immobilisme. Les syndicats sont inquiets, mais vous vous attendiez à quoi?", a lancé M. Fillon, lors de la réunion hebdomadaire du groupe LR à l'Assemblée, selon plusieurs participants.
"Ne vous laissez pas impressionner par ces caricatures", a-t-il réaffirmé, ajoutant: "Le redressement national, c'est maintenant et tous ensemble", suscitant rires et applaudissements de son public.
Le texte de son intervention a également été envoyé à la presse.
L'ex-Premier ministre a annoncé qu'il se rendrait mercredi "dans un hôpital", sans préciser lequel.
"La gauche et l'extrême droite se déchaînent contre moi: je veux détruire la Sécurité sociale, je veux faire travailler plus pour gagner moins, je veux supprimer en priorité des postes d'infirmières, de policiers et d’enseignants. Tout cela sur ordre de Poutine et du grand capital", a-t-il ironisé.
Mais "ce tir de barrage était prévisible et il ne m'impressionne pas". "Les défenseurs du modèle social sont en réalité ses fossoyeurs. Le chômage, la pauvreté, les injustices se propagent et les déficits ruinent la solidarité nationale", a affirmé M. Fillon.
Selon lui, "la meilleure façon de se défendre, c'est d'attaquer (...) les déficits ruinent la solidarité nationale. Nous sommes à un moment où il y a une colère de plus en plus forte. Je pense qu'il faut des solutions radicales pour transformer notre modèle social (...) Mon projet fait l'objet d'une caricature qui ne peut même plus être qualifiée de grossière tant il s'agit d'un énorme mensonge".
Il a demandé aux députés de "ne plus parler de petit risque, ni de paniers de soins, il y a des principes généraux. On rentrera dans le détail plus tard au moment des concertations".
"Notre système de santé est menacé. Moi je veux le sauver", a-t-il dit, en ajoutant: "L'universalité doit rester le pivot mais je veux un meilleur remboursement des soins".
"Il y a un désordre complet. Il faut débureaucratiser. Il faut abolir le tiers payant généralisé et il faut garantir une égalité d'accès aux soins", a-t-il poursuivi.
Il a reprécisé ses "trois priorités pour les 100 (premiers) jours" du quinquennat: "Le travail, la fiscalité, la sécurité et la justice".
Par ailleurs, le candidat de la droite à la présidentielle a indiqué qu'il dévoilerait une première partie de son organigramme "en fin de semaine, avec porte-parole, cellule riposte/argumentaire, direction de campagne". L'autre partie, plus thématique, sera révélée en janvier.
M. Fillon a également indiqué qu'il se rendrait jeudi à Bruxelles (pour la réunion du Parti populaire européen). Samedi et dimanche prochains, il sera "aux côtés des forces françaises au Mali".