Fillon dénonce « l’attaque impitoyable »contre lui
François Fillon, candidat "Les Républicains" à la présidentielle, a dénoncé jeudi lors d'une réunion publique à Poitiers "l'attaque impitoyable"...
Par Nadège Puljak et Guillaume Daudin
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François Fillon, candidat "Les Républicains" à la présidentielle, a dénoncé jeudi lors d'une réunion publique à Poitiers "l'attaque impitoyable" dont il serait l'objet, se montrant déterminé à "résister au choc".
Après plus de deux semaines de révélations sur les emplois présumés fictifs de sa femme et de ses enfants Marie et Charles ainsi qu'une chute nette dans les sondages, M. Fillon a une nouvelle fois affirmé que "tous les faits sont légaux", demandant la même démarche de "transparence" que la sienne à ses rivaux.
François Fillon le 8 février 2017 à Athis-Mons
AFP
Devant un amphithéâtre bondé du Futuroscope, le vainqueur de la primaire fin novembre s'est dit "la cible d'une attaque impitoyable, partiale, 7 jours sur 7, 24/24h, et tout ceci pour des faits anciens, connus, légaux. Est-ce juste ? Est-ce équitable ? C’est à vous de répondre et non au tribunal médiatique", a lancé l'ex-Premier ministre.
"On veut nous chasser de l'élection présidentielle", s'est-il inquiété, certain qu'"avec ce tourbillon d'attaques, on veut détourner notre attention du vrai scandale: le quinquennat de François Hollande".
M. Fillon a abondamment critiqué ses adversaires, notamment "le macronisme light et branché", référence à l'ancien ministre de l’Économie, qui désormais d'après les sondages est qualifié à sa place pour le second tour.
Emmanuel Macron en visite au Salon des Entrepreneurs le 2 février 2017 à Paris
AFP/Archives
Selon lui, l'ancien locataire de Bercy est un "cas d’école de l’illusionnisme politique" et de "nouvelle forme de populisme mondain qui a inventé la campagne présidentielle sans programme présidentiel".
"Il y a la gauche de Jean-Luc Mélenchon: c’est rouge total", "il y a sa jumelle, Mme Le Pen et son programme économique de faillite", "et puis il y a M. Hamon : c’est la tradition utopiste dans toute sa splendeur", a-t-il également dénoncé.
"Il est hors de question de laisser la France tomber dans ces mains là. C'est une question d'intérêt national", a-t-il martelé. '"Face à M. Poutine, à M. Trump, au président chinois, ce n'est pas Hamon, Macron ou Le Pen qui vont tenir le rang de la France. Moi, j'y suis prêt", a-t-il dit.
François Fillon à Chasseneuil-du-Poitou, près de Poitiers, le 9 février 2017
AFP
Depuis les révélations sur les emplois présumés fictifs de sa femme et deux de ses enfants, entendus prochainement par les enquêteurs, le candidat de la droite à la présidentielle s'est retrouvé pris dans une tourmente politico-médiatique qu'il veut voir derrière lui.
"L'homme en colère (...) commence une nouvelle campagne" contre une justice qui "bafoue le principe de la séparation des pouvoirs".
Son avocat Me Antonin Lévy ainsi que celui de son épouse Penelope, Me Pierre Cornut-Gentille, ont demandé jeudi au parquet financer de se dessaisir de son enquête, dans laquelle ont été entendus le même jour ses enfants Charles et Marie.
- Une présidentielle "encore gagnable" -
M. Fillon s'en prend aussi à une presse à "90%" contre lui. La foule du Palais des Congrès a d'ailleurs conspué les journalistes présents.
François Fillon prend un bain de foule avant de prononcer son discours à Chasseneuil-du-Poitou, près de Poitiers, le 9 février 2017
AFP
Pour le candidat, la présidentielle est "encore gagnable", tout se joue "dans les quinze derniers jours", a-t-il confié mercredi à des éditorialistes de la presse écrite.
Pour relancer sa campagne, Fillon multiplie les déplacements. Après l'Aube (entreprenariat) mardi, l'Essonne (régalien) mercredi et Poitiers jeudi, il se se rend à la Réunion en fin de semaine.
Officiellement, les critiques qui avaient fusé à droite ces deux dernières semaines se sont tues après sa conférence de presse, lundi. Un ancien ministre s'est ainsi déclaré "épaté" par le rétablissement de la situation qu'aurait opéré le candidat dans son camp.
En off, de nombreux élus confient pourtant leur "désarroi". "Il y a un mois, la présidentielle était imperdable pour la droite. Aujourd'hui, on se demande si on sera au second tour", se lamente-t-on.
Tous l'admettent: "la chance et la force de Fillon, c'est qu'il n'y a pas de plan B." Ce que l'ancien Premier ministre, qui a menacé de "renoncer" s'il était finalement mis en examen, a bien compris.
Alors que les sondages le placent désormais à un étiage de 17-20%, contre 20-23% pour M. Macron et 24-26% pour Mme Le Pen, une autre nouvelle pourrait perturber la campagne du député de Paris: François Bayrou, le président du MoDem, pourrait se déclarer candidat à la présidentielle prochainement.
La campagne interne des LR vient de connaître un moment de tension autour du nombre de parrainages revendiqué. Dans le camp Retailleau, où on pense aussi à 2027, certains y voient « un symptôme de fragilité » des pro-Wauquiez. « Il ne faut pas enterrer Laurent trop vite », met en garde un soutien du député. Surtout que dans ce scrutin, ce sont les militants qui votent.
Plus grand groupe au Parlement européen, le PPE est désormais aussi largement représenté au Conseil. Réunis au Sénat pour leurs journées parlementaires, les eurodéputés du groupe sont en position de force pour imposer leur agenda à Bruxelles. Dans ce contexte, le chef de file des eurodéputés LR, François-Xavier Bellamy, appelle la droite française à « se reconstruire », pour être « un partenaire à la hauteur ».
Les magistrats ont demandé ce jeudi 27 mars contre l’ancien président de la République une peine de sept ans de prison ferme et 300 000 euros d’amende dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Dans un message sur ses réseaux sociaux, l’intéressé a voulu dénoncer la partialité du Parquet national financier. Le jugement sera rendu dans plusieurs mois.
Mercredi 26 mars, la proposition de loi sur la justice des mineurs a été adoptée par le Sénat. Muriel Jourda, sénatrice Les Républicains du Morbihan et présidente de la commission des lois du Sénat, affirme que la Haute assemblée a voulu « proposer des réponses face à la gravité des infractions » commises par les mineurs.