François Fillon a dénoncé mercredi une France "malade" de sa "bureaucratie" et s'est posé en "interprète des classes moyennes" lors d'un meeting à Chassieu (Rhône).
"La France a tant d’atouts. Elle fourmille de tant de talents (...). Alors comment en sommes-nous arrivés à cette économie malade, tirée vers le fond par six millions de chômeurs, incapable de créer des emplois ?", s'est interrogé le candidat de la droite devant près de 8.000 personnes, selon les organisateurs.
De nombreux élus LR étaient présents, tels Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui lui a assuré que sa victoire était "vitale pour la France" et a dénoncé "la naphtaline socialiste", Hervé Gaymard qui a fait huer "le désastreux quinquennat hollando-macronien-hamoniste", Bernard Accoyer ou encore Eric Ciotti.
"Comment en sommes-nous arrivés à cet Etat accumulant depuis 40 ans les déficits au point de supporter aujourd’hui une dette de 2.200 milliards d’euros, soit la totalité de la richesse produite en un an par notre pays ?", s'est interrogé M. Fillon. "La France s’est laissée prendre dans un redoutable cercle vicieux. La première cause est la bureaucratie", a-t-il dénoncé.
François Fillon lors d'un meeting de campagne à Chassieu le 12 avril 2017
AFP
Selon lui, "les classes moyennes ont été les premières victimes du laxisme budgétaire et de l’absence de réforme", elles ont vu "le logement devenir plus coûteux, leur pouvoir d’achat laminé par les hausses d’impôts incessantes, les perspectives d’emploi se raréfier. Surtout, elles ont perdu l’espoir. L’espoir d’une vie meilleure pour elles et leurs enfants".
A travers ces classes moyennes qui souffrent mais qui sont "la colonne vertébrale de la France", c’est la France entière qui est malade. Elle est devenue une société bloquée. Nous avons laissé se développer des communautarismes qui risquent de balkaniser la nation", dénonçant une nouvelle fois "la folie meurtrière des terroristes qui frappent en France, en Allemagne encore aujourd'hui, en Suède ou au Caire".
"Je suis l’interprète de ces classes moyennes, je suis leur candidat, je suis celui qui a le bon sens de vouloir valoriser le travail, l’autorité, la transmission de notre héritage culturel qui fonde notre maison commune, la France" et "c’est tout le sens de ma candidature que j’ai maintenue. Contre l'adversité, la calomnie, les intox", a également affirmé le candidat, mis en examen dans l'affaire des emplois présumés fictifs de membres de sa famille.
Au moment où vont s’engager les discussions avec le premier ministre, Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, marque sa différence avec le PS, se prononçant déjà pour le départ de Sébastien Lecornu. « On a notre stratégie et le PS a la sienne », assume le sénateur écolo Thomas Dossus. Elle veut « être au centre de la gauche », entre LFI et le PS, mais « il ne faut pas faire de grand écart qui fasse mal aux adducteurs », met-on en garde au PS…
Pour illustrer « la rupture » promise lors de son entrée en fonction, Sébastien Lecornu a indiqué vouloir supprimer les derniers avantages « à vie » qui sont encore accordés aux anciens membres du gouvernement. Un amendement en ce sens avait été adopté en janvier dernier lors de l’examen du budget 2025. Il allait plus loin et visait aussi les avantages des anciens présidents de la République. François Bayrou n’y était pas favorable et la mesure n’avait pas survécu à la navette parlementaire.
Après avoir reçu les différents partis politiques du socle commun la semaine dernière, Sébastien Lecornu s’est entretenu ce lundi avec Sophie Binet. La secrétaire générale de la CGT lui a présenté ses exigences.
Sébastien Lecornu a annoncé sa volonté de mettre un terme aux derniers privilèges accordés à vie aux anciens Premiers ministres, dans le cadre d’un effort global de réduction de la dépense publique. Une mesure qui concernerait actuellement 17 anciens locataires de Matignon, alors que ces avantages restent relativement limités.