Fillon essuie des critiques de la part des parlementaires LR
Quatre jours après son investiture comme candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon a essuyé mercredi un feu...

Fillon essuie des critiques de la part des parlementaires LR

Quatre jours après son investiture comme candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon a essuyé mercredi un feu...
Public Sénat

Par Nadège PULJAK, Fabrice RANDOUX

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Quatre jours après son investiture comme candidat de la droite à la présidentielle, François Fillon a essuyé mercredi un feu nourri de critiques de parlementaires LR, inquiets de la percée d'Emmanuel Macron, sur l'organisation de sa campagne et son programme trop "radical".

Toutefois, Bruno Retailleau, chargé du pôle coordination et stratégie de la campagne de M. Fillon, a tenté de minimiser les tensions: "Le climat dans lequel s'est déroulée la réunion était bon. François Fillon a mis en perpective le sens de sa campagne, qui est double: faire en sorte de donner du travail aux Français, protéger les Français des menaces extérieures qui pèsent sur eux", a-t-il déclaré à l'AFP.

Initialement, il s'agissait de parler non cumul des mandats lors d'une réunion au QG de campagne. Ce thème avait fait monter au créneau les sarkozystes la semaine dernière mais "les choses sont entendues à présent", députés et sénateurs "comprenant" que Fillon ne veuille pas revenir sur son interdiction, selon M. Retailleau.

Face à leur candidat, certains parlementaires ont toutefois relayé les critiques qui bruissent dans les couloirs de l'Assemblée notamment.

"Il faut que dans ton programme, tu mettes plus d'espoir. Là, ça ressemble trop à une purge", lui a lancé le député Damien Meslot (Territoire de Belfort), lui demandant de faire "attention aux collectivités locales", à "la Sécurité sociale" et à "l'assurance chômage".

Depuis l'entre deux tours de la primaire, le volet Sécu du programme de François Fillon a été fortement critiqué. Il a lancé cette semaine une phase de consultations sur le sujet, sous la houlette d’Éric Woerth qui pilote aussi le projet.

Deux élus l'ont aussi mis en garde contre la "dynamique" d'Emmanuel Macron, également candidat à la présidentielle. "La dynamique Macron, c'est une réalité", a affirmé Christophe Béchu, sénateur de Maine-et-Loire. "Attention, toute la jeunesse part chez Macron", a également averti Jacques-Alain Bénisti, député du Val-de-Marne.

L'organisation a été un motif supplémentaire de critiques.

"Pas organisé", "confus"... Et certains porte-parole se plaignent de ne pas avoir les éléments à répéter et expliquer dans les médias.

"Il faut que tu nous donnes du plaisir et de l'émotion", lui a dit Bernard Reynes (Bouches-d-Rhône). "Or, on t'écrit, tu réponds pas. On demande à te voir, on ne te voit pas. Il n'y a pas d'envie, pas de plaisir", a-t-il ajouté.

"Il est très secret", expliquait récemment un député à l'AFP.

"Si tous ceux qui arrivent désormais sentent qu'ils sont au deuxième rang et pas vraiment dedans, cela ne marchera pas", avait prévenu un élu sarkozyste en décembre.

Sans compter que mardi l'investiture de Nathalie Kosciusko-Morizet dans la circonscription parisienne de Fillon a fait grincer quelques dents.

- Sentiment de mépris -

"Tous ceux qui ne sont pas des fillonistes de la première heure se sentent un peu méprisés", relatait récemment un conseiller.

L'ancien patron de l'UMP Jean-François Copé a insisté de son côté sur le fait qu'il fallait "être totalement rassemblé derrière Fillon pour gagner".

Devant une centaine de personnes, François Fillon a bien insisté sur le fait que c'était à lui de "faire les efforts nécessaires pour rassembler tout le monde".

"La seule question fondamentale est: redresser le pays", a martelé le député de Paris, considérant que "si on veut mettre du miel partout, des douceurs, on échouera", selon des propos rapportés par des députés présents.

Depuis sa victoire à la primaire fin novembre, le candidat explique qu'il ne changera pas son programme, voulant éviter qu'on lui reproche de tergiverser.

"Il faut être à l'offensive" et "ne pas s'occuper des sondages. Je suis payé pour le savoir (...) Les sondages, ça m'en touche une sans faire bouger l'autre, comme disait Chirac!" a lancé celui qui a crée la surprise en s'imposant face à Nicolas Sarkozy et Alain Juppé.

Depuis, il concentre toutes les attaques de la gauche et du FN.

Appelant ses troupes à "s'engager à fond" dans la campagne, François Fillon a expliqué qu'il fallait "répondre à la crise de confiance qui traverse le pays, qui explique Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, ce dernier pouvant être le troisième homme de l'élection".

Partager cet article

Dans la même thématique

Capture
5min

Politique

Accord du Mercosur : aubaine ou menace ?

Le 18 décembre, lors du Conseil européen à Bruxelles, les 27 devraient donner leur feu vert à l’accord commercial avec les pays du Mercosur. Prise en étau entre les droits de douanes américains et la Chine, l’Union européenne cherche de nouveaux débouchés pour son industrie et son agriculture. Mais certains pays, comme la France, craignent un dumping sur les prix et les normes environnementales. Alors l’accord avec le Mercosur est-il un bon deal pour l’UE ? « Ici l’Europe » ouvre le débat, avec les eurodéputés Saskia Bricmont (Les Verts/ALE, Belgique) et Charles Goerens (Renew, Luxembourg).

Le

Fillon essuie des critiques de la part des parlementaires LR
4min

Politique

« Il faut qu’autour des écoles, on n’ait pas de MacDo et de kebabs », déclare la sénatrice des Bouches-du-Rhône Brigitte Devésa

Le surpoids semble être la nouvelle épidémie du XXIè siècle. En France, près de la moitié de la population est concernée, constituant un véritable enjeu de santé publique. De quoi alerter le législateur qui entend renforcer les mesures de prévention et d’accompagnement sur le sujet. Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Brigitte Devésa et le nutritionniste créateur du nutri-score Serge Hercberg pour en débattre dans l’émission Et la santé ça va ?.

Le

Fillon essuie des critiques de la part des parlementaires LR
5min

Politique

Budget de l’agriculture : le Sénat adopte des crédits en baisse, la gauche dénonce les coupes dans la transition écologique

Dans la nuit de vendredi à samedi, le Sénat a adopté les crédits de la mission agriculture du budget 2026. En prenant en compte les crédits européens, les dépenses fiscales et sociales, l’enveloppe allouée à l’agriculture s’élève à 25 milliards. Toutefois les crédits sont en baisse par rapport au dernier exercice effectivement exécuté en 2024. A gauche, les sénateurs ont dénoncé les fortes coupes dans la transition écologique.

Le

Fillon essuie des critiques de la part des parlementaires LR
2min

Politique

Dermatose des bovins : « Nous ne laisserons aucun éleveur seul », promet Annie Genevard

Alors que le Sénat examine les crédits de la mission agriculture du budget 2026, la ministre, Annie Genevard a assuré que l’Etat serait aux côtés des éleveurs de bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et a réaffirmé la politique d’abattage de toutes les bêtes des foyers affectés et d’une vaccination élargie.

Le