Fillon et son épouse entendus séparément par les enquêteurs
L'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon avance rapidement: le candidat de la droite à la présidentielle et...
Par Andrea BAMBINO
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L'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs de l'épouse de François Fillon avance rapidement: le candidat de la droite à la présidentielle et Penelope Fillon ont été entendus plusieurs heures lundi, au lendemain du grand meeting censé relancer sa campagne.
Après les révélations du Canard enchaîné il y a moins d'une semaine, l'ancien Premier ministre avait lui-même demandé cette audition, assurant vouloir faire la transparence dans cette affaire, dans laquelle il affirme n'avoir rien à se reprocher.
François et Penelope Fillon ont été entendus séparément à Versailles dans les locaux du Groupe d'intervention régional (GIR) par les policiers de l'office central de lutte contre la corruption et les infractions financières (OCLCIFF). Les auditions ont eu lieu "entre 15H20 et environ 21H00", a précisé à l'AFP l'entourage de l'ancien Premier ministre.
Penelope Fillon (g) et son époux François Fillon, le 29 janvier 2017 à Paris
AFP
M. et Mme Fillon ont affirmé à l'issue de leurs auditions avoir "apporté des éléments utiles à la manifestation de la vérité afin d'établir le travail réalisé par Mme Fillon", selon un court communiqué publié dans la soirée par l'équipe de campagne du candidat de la droite à la présidentielle.
Le couple est rentré peu après 21H30 à son domicile parisien, ont constaté des journalistes de l'AFP.
L'enquête pour détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel a été ouverte mercredi par le parquet national financier (PNF) et les investigations confiées à l'OCLCIFF.
Marc Joulaud et Francois Fillon le 12 juillet 2012 à Juigne-sur-Sarthe
AFP/Archives
Ces investigations doivent permettre de déterminer si Penelope Fillon a effectivement exercé une activité pendant les années où elle a été rémunérée comme assistante parlementaire de son mari puis de son suppléant Marc Joulaud à l'Assemblée nationale, de 1998 à 2007 dans un premier temps, puis de 2012 à 2013 quand l'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a retrouvé les bancs de l'opposition comme député de Paris.
L'enquête porte aussi sur l'emploi de Penelope Fillon à La Revue des Deux Mondes, rémunéré 5.000 euros brut mensuels entre mai 2012 et décembre 2013.
Selon Le Canard enchaîné, Penelope Fillon, jusque-là sans profession connue, a touché environ 500.000 euros brut au total pour son travail à l'Assemblée, et quelque 100.000 à La Revue des Deux Mondes.
- Ladreit de Lacharrière également entendu -
Vainqueur de la primaire de la droite en novembre, après une campagne notamment axée sur sa probité, celui qui était devenu l'un des favoris de la présidentielle peine désormais à se sortir de cette tourmente, à la fois médiatique et judiciaire.
Penelope et François Fillon ovationnés à leur arrivée au meeting du 29 janvier 2017 à Paris
AFP
Dimanche, il a cherché à reprendre la main lors d'un grand meeting prévu de longue date à Paris, défendant son épouse, présente à ses côtés. Le couple a été ovationné à son arrivée.
Sur le fond de l'affaire, l'ancien élu de la Sarthe s'est défendu lors d'une interview télévisée jeudi sur TF1, cherchant à justifier le travail de son épouse à ses côtés: "Elle a corrigé mes discours, elle a reçu d'innombrables personnes que je ne pouvais pas voir, elle m'a représenté dans des manifestations, dans des associations, elle me faisait la synthèse de la presse, et surtout elle me faisait remonter les demandes des gens", a-t-il énuméré.
De leur côté, les enquêteurs se sont aussi intéressés à La Revue des Deux Mondes, dont ils ont perquisitionné les locaux la semaine dernière.
Le Premier ministre François Fillon et le président du groupe international de services financiers Fimalac et président du jury de l'Audace Créatrice 2009 le 17 septembre 2009 à Paris
AFP/Archives
Lundi, le propriétaire de la revue, l'homme d'affaires Marc Ladreit de Lacharrière, PDG de Fimalac et proche de François Fillon, a été également entendu dans les locaux de l'OCLCIFF, à Nanterre près de Paris. Selon une source proche de l'enquête, il en est ressorti dans la journée.
Il avait affirmé dans Le Monde daté de vendredi qu'il avait confié à l'épouse de François Fillon une "réflexion stratégique informelle" sur sa publication. Une version remise en cause le jour même par celui qui dirigeait la revue à l'époque, Michel Crépu. Ce dernier a lui aussi été entendu comme témoin vendredi par les enquêteurs.
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