Près de trois ans après sa défaite cuisante à la présidentielle, François Fillon revient pour une longue interview télévisée jeudi, à quelques...
Fillon fait son retour médiatique avant son procès
Près de trois ans après sa défaite cuisante à la présidentielle, François Fillon revient pour une longue interview télévisée jeudi, à quelques...
Par Claire GALLEN
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Près de trois ans après sa défaite cuisante à la présidentielle, François Fillon revient pour une longue interview télévisée jeudi, à quelques semaines de son procès dans l'affaire des emplois présumés fictifs de son épouse Penelope.
L'ancien Premier ministre, retiré de la vie politique depuis son élimination dès le premier tour en 2017, sera l'invité exceptionnel de "Vous avez la parole" à 21H00 sur France2.
L'interview, sans contradicteur autre que les journalistes, devrait durer 1H15, "autour des affaires" mais aussi "de la situation de la France, de la gouvernance" et de "la situation à l'international", selon la rédactrice en chef de l'émission, Alix Bouilhaguet.
L'intervention est très attendue à quelques semaines du procès de M. Fillon, qui sera jugé notamment pour "détournement de fonds publics" du 24 février au 11 mars devant le tribunal correctionnel de Paris.
"Il a à coeur de donner sa vérité", assure le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, proche de l'ancien chef du gouvernement.
"François Fillon a été mis devant le tribunal médiatique, il ne s'agit pas de régler des comptes, mais de s'expliquer devant les Français", ajoute-t-il.
M. Fillon, son épouse et son ancien suppléant à l'Assemblée Marc Joulaud seront jugés dans l'affaire des emplois présumés fictifs de Penelope, pour lesquels elle aurait touché plus d'un million d'euros entre 1998 et 2013. Le couple devra aussi répondre de "complicité et recel d'abus de biens sociaux" pour un emploi en partie fictif à la Revue des Deux Mondes.
- "Il a tourné la page" -
En 2017, cette retentissante affaire aux multiples rebondissements avait stoppé net la course en tête pour la présidentielle du candidat de droite, parti favori dans les sondages mais finalement éliminé au premier tour.
François Fillon et sa femme Penelope, le 16 décembre 2019 à Sable-sur-Sarthe
AFP/Archives
Mis en examen en mars, deux mois après les premières révélations de l'enquête par le Canard enchaîné, M. Fillon avait dans un premier temps dénoncé un "scandale d'Etat" avant de se retrancher dans le silence.
"Une partie de l'élection présidentielle a été complètement faussée" par cette affaire devenue un feuilleton, estime aujourd'hui le député LR Eric Woerth.
A l'époque, les révélations en cascade avaient écorné l'image intègre de M. Fillon. La formule assassine qu'il avait employée contre Nicolas Sarkozy lors de la primaire de la droite - "qui imagine de Gaulle mis en examen?" - lui était revenue comme un boomerang.
Le coup de grâce était venu des révélations de Robert Bourgi, figure des réseaux de la "Françafrique", qui s'était vanté de lui avoir offert deux costumes d'une valeur de 13.000 euros.
En 2017, la droite avait été pour la première fois de la Ve République absente du deuxième tour de l'élection présidentielle.
Pour Les Républicains qui n'ont cessé de s'enfoncer depuis, cette séquence ravive donc de mauvais souvenirs, juste avant des élections municipales qui leur offrent enfin l'occasion de relever la tête.
"Pas sûr que ça ait une influence sur les élections", veut croire le président de LR Christian Jacob. "Il est sorti du champ politique", note un élu. "Cela permettra de tourner la page", espère un autre.
D'autres digèrent mal la tribune offerte en prime-time à l'ancien candidat. "C'est minable. C'est nul. Cela n'a aucun intérêt", tempête un élu.
Absent des médias français depuis 2017, M. Fillon a toutefois donné une interview en octobre à la Radio-télévision suisse, où il comparait la mobilisation des "gilets jaunes" à celle des opposants à sa propre réforme des retraites, en 2003. "Macron, c'est un petit joueur à côté!" avait-il ironisé.
Loin de la politique, M. Fillon est associé de la société de gestion Tikehau Capital et siège à la Fédération internationale de l'automobile (FIA). Il s'engage aussi pour les chrétiens d'Orient.
Et il y a peu de chances qu'il profite de l'émission de jeudi pour annoncer son retour en politique: "il a tourné la page", selon M. Retailleau.
Après la publication d’un rapport de la droite sénatoriale destinée à lutter contre l’entrisme islamiste, plusieurs responsables culte musulman ont adressé une lettre ouverte à Gérard Larcher pour dénoncer « une instrumentalisation politique de leur pratique culturelle ».
Face aux menaces russes et à la mise en garde du chef d’état-major, Emmanuel Macron accélère la création d’un service national militaire volontaire. Si les sénateurs reconnaissent l’urgence stratégique, ils pointent une annonce précipitée, sans débat public ni concertation parlementaire, et des financements jugés peu crédibles.
A quelques instants de l’ouverture de l’examen du projet de loi de finances au Sénat, la majorité sénatoriale prévoit, comme promis, de couper dans la copie déposée par le gouvernement pour trouver de nouvelles pistes d’économies, au grand dam des élus de gauche.
Alors que le Sénat démarre l’examen du budget ce jeudi, la délégation aux entreprises organisait une table ronde avec les représentants du patronat. L’occasion pour Patrick Martin, président du Medef de mettre en cause certaines données qui circulent dans le débat public notamment le chiffre de 211 milliards d’aides aux entreprises issu d’une commission d’enquête de la chambre haute.