Fillon fustige « Emmanuel Hollande » mais est prêt à « parler » avec Valls
Le soutien de Valls à Macron va-t-il relancer la campagne de Fillon ? L’espace d’une journée, le candidat LR a pu mettre derrière lui « les affaires » pour se poser en candidat de « l’alternance », face à la continuité incarnée par celui qu’il nomme « Emmanuel Hollande ».

Fillon fustige « Emmanuel Hollande » mais est prêt à « parler » avec Valls

Le soutien de Valls à Macron va-t-il relancer la campagne de Fillon ? L’espace d’une journée, le candidat LR a pu mettre derrière lui « les affaires » pour se poser en candidat de « l’alternance », face à la continuité incarnée par celui qu’il nomme « Emmanuel Hollande ».
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

François Fillon aura passé un mercredi tranquille, chose suffisamment rare depuis deux mois pour être soulignée. Le candidat LR peut donc dire merci à Manuel Valls. Au lendemain de la mise en examen de Pénélope Fillon pour complicité et recel de détournement de fonds publics, complicité et recel d'abus de biens sociaux, et recel d'escroquerie aggravée, c’est la « trahison » de Manuel Valls qui occupe toute l’attention. En choisissant de rompre son engagement de la primaire  en annonçant qu’il allait voter pour Emmanuel Macron dès le premier tour, l’ancien Premier ministre conforte la ligne d’attaque des Républicains à l’encontre du candidat d’En Marche : Macron est la continuité d’Hollande. Une démonstration que François Fillon pousse par un élément de langage évocateur : «Emmanuel Hollande». «Ou François Macron si vous préférez», a-t-il ironisé, ce jeudi sur RTL.

 

François Fillon rebaptise Emmanuel Macron
00:52

Un compte Twitter  au nom d’« Emmanuel Hollande » apparait dans la foulée sur la toile.

Sans présager de la stratégie, semble-t-il, assez personnelle de Manuel Valls, dans un entretien à l’Obs, ce dernier considère que « même si François Fillon sortait vainqueur de ce combat, il faudrait aussi chercher à trouver des compromis avec la droite parlementaire ». Une main tendue et acceptée par le candidat LR. « J'ai toujours entretenu un dialogue constructif avec Manuel Valls » (…) « Le pays est dans une situation très grave et tous ceux qui ont le courage de vouloir le redresser doivent pouvoir parler ensemble. » a-t-il répondu. Sur Twitter, des facétieux ont, toutefois, rappelé, que question dialogue constructif, entre les deux, il n’en n’a pas été toujours été ainsi.  

Fustiger la continuité Hollande-Macron tout en acceptant le dialogue avec l’ancien Première ministre de François Hollande en cas d’accession à l’Elysée, n’y aurait-il pas comme une contradiction ? « Si vous pensez que Manuel Valls pourrait intégrer le gouvernement d’un François Fillon président, je vous le dit tout de suite, la réponse est non. Il a juste dit qu’en période de crise, il est bon de dialoguer avec les uns et les autres » traduit le sénateur LR de Seine-Saint-Denis, Philippe Dallier. « Il a juste dit qu’il était prêt à parler avec Manuel Valls dans l’intérêt de la France » complète la sénatrice LR Caroline Cayeux

Requinqués les fillionistes voient dans le ralliement de Valls un tournant de la campagne : « Les masques tombent » lance Philippe Dallier. « On va enfin parler du fond. Quand on regarde le programme d’Emmanuel Macron. C’est 35 milliards de dépenses. C’est du Hollande ripoliné » ajoute-il. Une théorie résumée de la façon suivante par François Fillon ce matin : « Je suis le seul à proposer aux Français une alternance. Ils ont le choix entre le chaos de M. Mélenchon ou de Mme Le Pen (…) et la poursuite de la politique de François Hollande ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Fillon fustige « Emmanuel Hollande » mais est prêt à « parler » avec Valls
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Fillon fustige « Emmanuel Hollande » mais est prêt à « parler » avec Valls
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le